sad woman with husband and doctor

Tu es une maman infertile

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Un jour, dans ton corps de femme, une cloche sonne. Un maudit réveil dont l’alarme se fait entendre jour et nuit. Cette alarme bruyante qui vient de ton horloge biologique. Tu penses naïvement que, comme les autres, tu arriveras à la faire taire et que, hop, trois petits coups sur le plafond de ton périnée, l’affaire sera réglée et tu auras une petite crevette dans ton bedon. Et non! Tu ne fais que snoozer car à chaque mois, une tache rouge dans le fond de tes bobettes te rappelle que ton alarme est encore à ON et que tu devras encore recommencer à espérer.

Tu es une maman infertile. La première fois que tu l’entends, tu ne le réalises pas trop. Tu te dis: « Voyons donc, pourtant, j’ai jamais été imprudente, j’ai toujours fait attention à moi! » Erreur. C’est ça le hic de cette saloperie : ça ne choisit pas. Tu as beau être aussi sexy qeu Miss Univers ou aussi sainte que Mère Teresa, ça peut t’arriver à toi aussi. On t’explique que cela s’appelle l’infertilité inexpliquée et on ne sait pas pourquoi. Pourquoi ça t’arrive à toi.

Mais ton alarme s’en fiche et continue de sonner. Elle sonne fort, tellement fort que tu consultes plein de spécialistes pour comprendre. Des médecins, gynécologues, infirmières, radiologues. Bref, tu entres dans une salle d’examen, tu baisses ta culotte et tu écartes maintenant les jambes par automatisme.Tu ne comptes plus les fois. Ton vagin ne connaît plus l’intimité; maintenant il ouvre constamment sa porte à une multitude d’experts qui la franchissent pour essayer de comprendre ce qui cloche.

Faire l’amour n’est plus un moment de frivolité fait avec spontanéité. Non, maintenant c’est un instant réglé au quart de tour. C’est un rendez-vous prévu d’avance avec ton cycle d’ovulation. Tu ne t’abandonnes même plus, car tu espères entre chaque coup de rein que ton pauvre amoureux te donne que cette fois-là sera la bonne. Dorénavant, les positions ne varient plus au gré de vos humeurs, car pour maximiser vos chances, la missionnaire avec les jambes en l’air est fortement recommandée. Ton soupir à la fin n’est plus celui de satisfaction, mais celui d’une femme qui espère.

Le merveilleux monde de la maternité est devenu un sujet douloureux à tes yeux et tes oreilles, car il te rappelle que toi, tu n’y arrives pas. Même les publicités de couches deviennent insupportables. Tu donnerais ciel et terre pour changer la couche de ton bébé. Tout te rappelle que toi, tu veux être une maman, mais que tu n’y arrives pas. Tes amies tombent enceinte d’un premier, d’un deuxième et même parfois d’un troisième enfant. Comme une chatte dirait ma mère. Et tout en souriant, souhaitant sincèrement parvenir à être heureuse pour elles, une petite voix au fond de toi hurle que tu les hais toutes, elles et leur système reproducteur fonctionnel.

Les gens te disent plein de conneries malgré leurs bonnes intentions puisqu’ils ne cherchent qu’à t’encourager. Ça sonne tellement stupide à tes oreilles de femme qui veut juste être maman. On te dit: « Plus tu y penses, plus ça ne fonctionnera pas, faut vraiment pas que tu y penses… ». Mais c’est plus fort que toi; ton alarme sonne, elle sonne fort et tu as beau vouloir ne pas y penser, tu sais que tant que ton besoin d’enfanter ne sera pas assouvi, tu vas y penser… penser… penser…

Tu rages de voir des gens avoir des petits et de ne pas s’en occuper… de les abandonner, de les maltraiter et tu te dis  « Calvaire, moi, j’en veux un et je serais un bon parent, et eux, ils en veulent pas, mais ils y arrivent! C’est injuste!!! » Mais l’infertilité n’a rien de juste.

Tu entends tes amis qui ont des enfants se plaindre qu’ils dorment pas, qu’ils sont débordés et qu’ils souhaitent faire disparaître leurs progénitures quelques heures dans un placard alors que toi, tu resterais debout toute la nuit juste pour trouver ce placard qui cache peut-être cet enfant qui t’est refusé.

Toi, qui veux devenir maman, je sais que lorsque tu vois mes photos sur Facebook, tu m’envies. Je sais que lorsque je me plains, tu enrages. Je sais que lorsque que j’écris sur mes enfants, tu espères.

Continue d’espérer, n’arrête jamais et sache que je te comprends.

Car avant d’être une maman, j’ai déjà aussi voulu très fort en être une.

Crédit : Dmytro Zinkevych/Shutterstock.com

Gevie

Gevie, c’est le diminutif de Geneviève. Et oui, je me présente, Gevie, maman toute neuve de trente-cinq ans de deux jeunes enfants. Ce joli sobriquet que ma maman m’a donné quand j’étais à peine plus haute que trois pommes allait définir à merveille qui je suis. Malgré mes malheureux 5 pieds 3 pouces, je prends de la place. Je parle, je ris, je m’obstine, je ronfle et je fais le tout très fort. Bref, tout pour dire que je suis un petit brin de madame qui est pleine de vie, d’où provient le fameux Gevie. J’adore critiquer l’absurde à mes yeux et de le faire de manière cinglante et souvent sarcastique, car malgré qu’on me surnomme Gevie souvent je mords.

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