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Ma petite fille, qu’est-ce que la technologie va faire de ta génération ?

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Ma petite fille,

Quand tu auras mon âge, je me demande parfois jusqu’à quel point la technologie influencera ta vie. Je suis de la dernière génération où l’enfance et l’adolescence n’ont pas été instagramées ou facebookées et j’ai fait beaucoup de stupidités durant ces années qui, par chance, ne resteront pour toujours qu’une trace dans la mémoire.

Mais toi, petite chérie, ta photo était déjà publiée sur internet le jour de ta naissance. Et depuis, quelques clichés ont été déposés sur la toile. Quand j’y repense, ton arrière-grand-père, né en 1917, n’a jamais vu de photo de lui avant ses dix ans. Parce que le photographe coûtait cher, et l’appareil photo encore plus. Les temps changent, ne trouves-tu pas?

Quand tu auras mon âge, peut-être que les cinémas n’existeront plus. Car, à la maison, tu auras tes lunettes de réalité virtuelle, toutes simples et légères, qui te feront «vivre» le film. Peut-être auras-tu une petite puce sous la peau au lieu de cartes de crédit. Le monde du travail et celui des loisirs seront entremêlés, le modèle «9 à 5» et le célèbre métro-boulot-dodo n’existeront sûrement plus. Et d’ici trente-cinq ans, espérons que le cancer soit quelque chose d’aussi bénin qu’une grippe.

Ce monde dans lequel tu évolueras ne sera plus qu’ondes cellulaires, réseaux et apparences. Dans ce monde virtuel où tout un chacun a une opinion pas toujours polie ni sensée. Ce monde qui insulte son voisin derrière un écran bleuté, petit dictateur pour qui l’idée qui diffère de la sienne doit être anéantie à coups de «crisse d’épais» et de «maudit innocent». Alors que ces gens méchants cachés derrière leur cellulaire intelligent (contrairement à son utilisateur) retournent à leur petite besogne, sache que bien souvent, ces petits dictateurs se détestent eux-mêmes. Oui, je sais, le monde est méchant. La méchanceté est une armure de ciment derrière laquelle se cache souvent un enfant blessé.

Mais, tu sais, je garde espoir. J’ose espérer que ta génération fera mieux, comme la mienne a fait mieux que celle de mes parents et qu’eux, ont fait mieux que leurs parents.  Je sais, ça regarde mal en ce moment. Les menaces de bombes nucléaires, un clown à la tête de la première puissance mondiale, la pollution, et cette tolérance devant ce nouveau nazisme camouflé sous des airs de liberté de parole. Ton arrière-grand-père s’est battu contre cela. Il doit bien se retourner dans sa tombe.

Mais, à travers toute cette bouette, il y a quelques parcelles de lumière et d’espérance. C’est dans l’amour que tu grandiras, entourée de moi et de papa, de ta tante et ton oncle, de tes grands-parents. C’est à travers ton sourire que nous trouverons chaque jour la force de rendre ce monde, ton monde, meilleur. C’est par les choix que nous ferons, et qu’éventuellement tu feras toi-même, que le monde sera plus sain et moins meurtri. Je ne porte pas de lunettes roses, et je sais qu’on ne pourra pas éliminer la haine en une génération, mais moi, aujourd’hui, je te choisis, et pour cela, je vais t’équiper des meilleurs outils pour te voir grandir dans le bonheur afin que tu puisses à ton tour, semer le bonheur autour de toi.

Alors va, petite. Le monde aura besoin de toi.

Crédit : Sabphoto/Shutterstock.com

Isabelle Loiseau

Nouvellement maman (un peu sur le tard) d’une petite fille, j’explore petit à petit les méandres de la maternité. Avec l’aide de mon conjoint, nous déambulons (parfois comme des zombies insomniaques) à travers les défis que met chaque jour sur notre chemin la parentalité. L’art d’être parent est plein de mystères et j’espère partager avec vous mes coups de cœur, coups de gueule et petites angoisses de toutes sortes.

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