woman cry

T’as le droit de pleurer

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T’as le droit de pleurer, t’sais. T’as le droit d’avoir mal en dedans. T’as le droit d’être en crisse après la vie. T’as le droit de vouloir toute lâcher pis de recommencer à zéro. T’as le droit, un soir, de noyer ta peine dans le vin rouge. T’as le droit de te dire : ma vie, c’est de la marde. Pleure donc un peu. T’as le droit d’avoir de la peine. Peu importe la raison, t’as le droit d’être à boutte.

Toi, la maman nouvellement séparée, t’as le droit de brailler parce que ton rêve de famille est brisé. Parce que t’es pu capable d’écouter l’émission Les Parents, sans te dire, que ta maison à toi est vide à soir. T’as le droit d’avoir froid dans ton grand lit blanc, pis d’avoir peur du noir. Pleure!  Pleure dans ton char, dans ton bain, dans ton lit, mais braille. Ça fait du bien!

Toi, la mère à boutte. Qui a trois enfants en bas de cinq ans. Qui court court court, sans jamais voir la ligne d’arrivée. Qui a le goût de vomir devant sa montagne de lavage. Que le mot souper te donne l’envie de fuir au Mexique pis de changer d’identité. Toi qui as pas dormi depuis 2012, t’as le droit d’avoir de la peine. Pleure, en silence, en berçant ton petit dernier, mais braille un peu.

Toi, la maman qui en arrache financièrement. Qui a deux jobs pour arriver. Qui calcule toute. Qui ne s’est pas acheté un morceau de linge depuis trois ans. Toi qui as peur d’aller chercher le courrier, parce que tu le sais que tu ne seras pas capable encore ce mois-ci de payer tes dettes, parce que l’hiver s’en vient pis que tes enfants ont besoin de nouvelles bottes d’hiver. Pleure un peu. T’as le droit de trouver ça injuste et d’avoir de la peine.

Toi, la femme mal aimée. Celle dont le couple bat de l’aile. Tu te couches le soir avec le cœur vide. Comme si ton chum était un étranger. Tu ne te rappelles pas la dernière fois qu’il t’a touchée, qu’il t’a fait l’amour. Tu as juste envie de te sentir belle, et tu penses même souvent à le tromper pour aller chercher la tendresse qui est absente depuis trop d’années. T’as le droit, t’sais, d’avoir de la peine. Parce qu’en dessous de chaque mère se cache une femme qui ne demande qu’à exister!

Et toi, l’orgueilleuse. Qui porte tous ces chapeaux à la fois. Qui joue à la femme forte et indépendante. Qui répond toujours ça va, même quand ça ne va pas. Toi qui se dis chaque jour que demain ça ira mieux, que t’as pas le droit de te plaindre parce qu’il y a pire dans le monde. Ben, t’as le droit d’avoir de la peine. T’as le droit de dire, non, ça va pas pantoute. T’as aussi le droit de mettre un genou à terre de temps en temps pis de brailler, un peu, beaucoup, pis fort.

À vous toutes, je dis, pleurez donc un peu.

Demain, ça ira mieux. Promis.

Crédit : Halfpoint/Shutterstock.com

La Disgracieuse

Je suis mère de deux kids : un gars, une fille. Un préado de sept ans qui utilise le NON-MAIS beaucoup trop souvent dans une journée et une petite puce de deux ans qui frôle le terrible two (je sens que dans pas long, elle va avoir les 2 pieds dedans). Mon chum est coupé. Fini, pu jamais, comme dans l’expression « S’il-te-plaît bon dieu pas de bébé 3 ou je vais devoir en vendre un pour ma santé mentale ». Vulgaire à mes heures, je suis aussi la pro des malaises. Je ne suis pas barrée, je manque parfois de tact, mais ça fait mon charme. Ce que j’aime surtout, c’est de défaire l’image de la petite mère parfaite. Suivez mes aventures, je n’en manque pas !

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1 Comment

  • Merci pour ce texte. On pense toujours être seule au monde à vivre avec des hauts et des bas. On pense qu’on est seul à courir, à gérer… Ces mots sont réconfortants.

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