woman look at her reflect

Toi, la maman qui n’a jamais aimé son corps

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En tant que mère, ton corps, ton apparence, tes complexes et tes angoisses font partie intégrante de toi, de ton passé. Tu décides ce que tu partages, ce que tu dis, ce que tu ne dis pas. Ce que tu veux montrer, ce que tu ne montres pas. Et tu as trop souvent caché ton corps, tant aujourd’hui que par le passé. C’est pas vrai?

Tu ne l’as pas aimé. Tu l’as probablement maltraité. Par l’anorexie, par la boulimie, par les centaines de gâteaux dont tu te gavais en cachette pour cacher ton mal de vivre. Par les entraînements et les mille régimes que tu as fait subir à ce corps. Ça ne s’efface pas, ça va rester dans ta tête. Tu voudrais bien, mais tu ne peux pas t’en défaire, c’est ton combat pour la vie.

Ensuite, tu as eu des enfants. Ton bagage de vie devenait tellement plus intense, mais à la fois tellement significatif. Tu as détesté chacune de tes grossesses non pas pour les étapes de celles-ci, mais pour les gains de poids que ça engendrait. Tu avais réussi, après un long combat, à conserver un poids santé. Tu avais travaillé fort sur ton corps, mais aussi sur ton esprit. Tu ne pouvais pas croire que tu allais le « ruiner » en neuf mois. Tous ces efforts…

Lorsque tu as accouché, en regardant ces lignes violacées s’étaler de part et d’autre sur ton ventre, tu as été prise d’un profond moment de panique, voire même de dégoût. Tu regardais aussi les kilos en trop qui n’étaient clairement pas partis en même temps que la naissance de ton bébé. Quelle belle naïveté que tu avais, hein? Comment ton corps avait pu autant se transformer? Tu ne voyais pas comment tu allais faire pour la suite : apprendre à les accepter. Devoir refaire tout le processus de la perte de poids et de l’affrontement de tes démons. Tu devais être forte et fière pour ton bébé. Mais, tu devais te l’avouer, ce n’était pas ta réalité.

Tu ne te voyais pas remettre de short un jour ou un maillot deux pièces. Tu limitais tes sorties parce que tu avais honte. Tu imaginais le monde rire de toi si tu osais te montrer à la plage. Tu pensais même que ton entourage allait être secrètement dégoûté de ton corps. Comment les autres pouvaient-ils te trouver belle, accepter cette nouvelle image de toi, si toi-même tu te dégoûtais? C’était impossible. Ça ne pouvait juste pas arriver. Tu devais te l’avouer.

Le plus dur, c’était d’entendre les phrases typiques du genre « C’est la vie, il faut l’accepter », « Il y a pire, tu n’as pas à te plaindre.. », « Tu as donné la vie, tu as un magnifique bébé, tu ne devrais pas être malheureuse », « tu es maman alors il faut accepter que tu ne retrouveras plus ton corps de jeune fille » etc.

Non. Personne ne te donnait le droit d’être mal dans ta peau, d’être triste. Doit-on nécessairement faire le deuil de notre jeunesse corporelle? Non! T’avais le droit de te poser des questions. Notre corps est malheureusement scruté par tous. Et encore plus lorsqu’on est maman. Le jugement est trop facile. Que la femme soit grosse, jeune, vieille, sportive, tatouée, teinte…on juge l’apparence. On est en constante comparaison avec les images que proposent les mamans qui publient sur les réseaux sociaux.

Toi, la maman qui n’a jamais aimé son corps, t’aimer veut dire cesser de limiter tes pensées à celles des autres. Leurs croyances, leurs idées et leurs jugements leur appartiennent.

Tu vas toujours devoir te battre avec tes démons. Chaque jour de ta vie. Et tu crains de léguer ce complexe à tes enfants. Tu veux leur donner le droit de s’aimer, de s’accepter et de se foutre de ce que les autres pensent.

Sache qu’ils auront assurément leurs propres démons. Mais le manque de confiance en soi est et sera toujours le plus grand démon qui ait jamais existé.  Arrête de te comparer. Deviens plus grande que ce corps que tu n’aimes pas.

 

Crédit : MarinaP/Shutterstock.com

Julie Beauvais

Maman à temps plein mais femme, amie, collègue à temps partiel, je suis la fière maman de trois enfants, 3 ans, 6 ans et l'âge terrible de l'adolescence version 2017, 11 ans. Constitué de 90% d'eau et 10% de caféine, j'en ai toujours un à la main. Une fois de temps en temps je l'échange contre mon verre de vin. J'enfile ma cape de super maman. Pis ben... quand j'ai un trop plein, j'écris et j'en fais profiter plus d'une qui survie à la réalité d'une maman parfaitement imparfaite.

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