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Ton secondaire et ce que tu dois savoir, ma fille

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Ma fille,

La rentrée approche. Alors avant que ne vienne pour toi le temps de lancer dans les airs ta coiffe de finissante, avant que l’on soit convoqués à ta collation des grades, laisse-moi te dire ce que j’ai finalement compris.  Ça m’aura pris vingt ans, mais la semaine dernière, au retour de mon propre conventum, j’ai finalement réalisé combien nos cinq années de secondaire pouvaient être trompeuses.  Alors avant que j’oublie, laisse-moi-t’expliquer.

Comme moi, et comme bien d’autres, je sais que tu voudras fiter dans le groupe et que pour y arriver, tu mettras de côté celle que tu es vraiment.  Je sais que ton estime de toi sera basé en bonne partie sur ce que les autres te refléteront de toi-même.  Je sais que tu croiras que ta popularité sera les fondements de ton bonheur et que l’important sera ce que les autres penseront de toi.   Je sais que tu douteras de tes décisions et guetteras l’approbation des autres.  Je sais que malheureusement, tu agiras parfois contre ta propre volonté simplement pour obtenir l’acceptation du groupe… et que je devrai faire avec tes choix, même s’ils n’en seront pas réellement.

Je sais qu’à cette étape de la vie, le besoin d’acceptation est tellement fort, presque crucial, qu’on ne peut pas croire que ça passera un jour.  On ne peut pas croire, qu’un jour, notre vraie personnalité, souvent cachée et bafouée, émergera et s’éveillera.  On ne peut pas imaginer que l’on éprouvera un jour une joie et une fierté immense à simplement être soi-même.

Sache qu’à tes retrouvailles (si tu acceptes d’y aller) certains de ceux que tu croiseras ne te reconnaîtront pas.  Certains te rappelleront de bons moments, d’autres n’auront aucun souvenir de tout le mal qu’ils t’auront fait.  Certains auront mal vieilli, d’autres dégageront tellement que tu regretteras peut-être de les avoir ignorés pendant ton parcours.  Certains que tu ne devais pas perdre de vue parce qu’ils étaient l’essence même de ton existence seront devenus de parfaits inconnus avec qui tu ne trouveras plus de sujets de conversation communs.  Alors qu’il se peut très bien que tu connecteras avec cette personne que tu n’auras jamais vraiment pris le temps de connaître pendant tes cinq années.

Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir retourner dans le temps pour quelques jours, avec tous ces gens, mais en sachant ce que vous savons aujourd’hui.  En étant des adultes définis et bien ancrés dans la vie.  Des adultes capables de rationaliser leurs émotions et conscients de la douleur qu’ils peuvent infliger aux autres.  Des adultes qui ont compris à quel point nous n’étions alors encore que des enfants en quête de nous-mêmes.

Ce que je veux que tu comprennes, c’est que ces cinq années du secondaire ne définiront jamais la personne que tu deviendras.  Le choix de l’adulte que tu seras, ne dépendra que de toi et de ce que tu oseras être.  Ces gens qui signifient le monde entier pour toi à cette étape de ta vie ne seront possiblement un jour que de lointains souvenirs, bons et mauvais.

Alors n’accorde pas trop d’importance à ce jeu qui se joue devant tes yeux.  Ta vraie vie commencera après.

Crédit : Monkey Business Images/Shutterstock.com

Marie-Claude Lamarre

Maman de deux cocottes bourrées de caractère (la pomme ne tombe jamais très loin de l'arbre), je suis une énergique, parfois énervante et souvent essoufflante. Mère indigne la moitié du temps, il me reste 50% pour vivre à fond ma vie de femme adulte, de travailleuse acharnée, d'amoureuse qui se redécouvre et d'amie passionnée que j'ai souvent mise de côté. Mes deux mini-moi sont mon port d'attache mais je parviens à travers leur absence à trouver l’équilibre qui m'a trop longtemps fait défaut.

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