sad pregnant woman

Vivre sa grossesse sans sa mère

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Maman,

Je me rappellerai toujours le jour où j’ai su que j’allais devenir mère. Devenir la personne la plus importante dans la vie d’un enfant, celle qui doit être forte pour le protéger de toutes les embûches que la vie pourrait lui apporter, mais aussi celle qui doit lui apprendre à avoir confiance en lui.

Je me rappelle avoir ressenti un mélange d’émotions, à la fois heureuse et inquiète de savoir si j’allais être une bonne mère. Mais aussi de la tristesse. Parce que je venais de réaliser que tu n’allais pas être là pour vivre avec moi cette aventure où j’aurais eu besoin de tes conseils, de ton réconfort, de tes encouragements. Que j’allais devoir vivre dans l’absence de ces moment précieux où, assises toutes les deux au soleil, les mains sur ma bedaine qui grossirait à une vitesse affolante, je t’aurais écoutée me raconter comment c’était quand j’étais dans ton ventre, ton accouchement et à quel point tu avais pleuré quand ton regard avait croisé le mien pour la première fois.

J’aurais aimé que tu me réconfortes dans mes explosions d’hormones, j’aurais aimé que tu vois mon corps changer en créant un petit être fragile.

J’aurais aimé te présenter le père de mes enfants, celui qui fait battre mon cœur, celui que j’ai choisi. Celui qui ne t’a jamais connue, mais qui en sait assez par la description que je lui ai faite de toi si  souvent.

J’aurais aimé que tu me vois heureuse. Toi qui me disais que j’avais une âme maternelle, toi qui me disais que j’allais être une bonne mère.

J’aurais voulu que tu sois là pour m’encourager dans mes moments de faiblesses, me supporter dans mes moments de doutes, ces moments où je remets tout en question.

J’aurais aimé que tu transmettes à mes filles ta joie de vivre, ta bonté pour les gens et ton côté marginal qui se battait pour la paix sur terre.

Maman, j’aurais simplement aimé que tu sois là pour me voir enfin épanouie et heureuse et pour partager mon bonheur avec toi.

Je t’aime.

Crédit : wavebreakmedia/Shutterstock.com

Marika Johannesen

Maman à la maison de trois princesses - parfois plus vilaines que princesses mais je les aime pareil, je jongle entre l’Université à distance à temps plein les tâches au quotidien de ma vie de maman et de femme du mieux que je le peux sans devenir folle à lier. Dans une société où la pression d’être une mère parfaite, une femme parfaite et l’employée parfaite est aussi intense que nos SPM, j’écris en espérant vous faire rire, vous faire pleurer et vous procurer un petit moment de « merci mon dieu je ne suis pas la seule » dans la cacophonie de votre routine. Sur ce, avec un verre de vin à la main, je dis cheers à nos vies de maman!

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1 Comment

  • Tellement.
    J’ignore si le goût d’amertume de cette cruelle absence me passera…
    Je croyais que cette tristesse serait là pendant mes 4 grossesses/accouchements, mais finalement, elle me suit à chaque nouvelle étape de la vie de mes cocos…
    Maman, tu serais si fière de tes grandes petites-filles et tu craquerais totalement pour tes petits-fils, si tu savais.
    En fait, tu ne sais pas tout ce que tu rates, alors que moi je le réalise tous les jours depuis bientôt 14 ans.
    Je t’aime, même si je t’en veux encore d’être partie trop vite.
    Merci Marika de me faire réaliser que je ne suis pas seule à vivre ça. Parce qu’il y a des jours où j’ai l’impression de l’être..

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