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La parentalité : je suis tannée qu’on se compare

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Je suis tannée qu’on se compare, qu’on se juge, qu’on se dise quoi faire et quoi pas faire. Je suis tannée que l’on pense qu’il y a une ou deux façons convenables de faire et que le reste, c’est mauvais, indigne, inconcevable, trop ou pas assez. Je suis tannée qu’on ne se respecte pas plus que ça dans nos différences et qu’on ne soit pas capables d’échanger, de discuter et de partager notre vécu de mère sans se comparer.

Sérieusement je suis vraiment tannée de tout ça.

Je vais vous le dire, je ne passe pas toutes mes soirées à penser à comment les autres élèvent leurs enfants. J’en ai plein mes bobettes d’éduquer et de faire mon job de parent du mieux que je peux. Mon esprit n’a pas deux secondes pour vagabonder jusque dans votre salon pour essayer de penser à comment vous faites pour gérer les crises, mettre des limites ou faire écouter les consignes. J’aime qu’on puisse en parler quand on se voit, qu’on est ensemble entre mamans et qu’on discute pour vider le trop-plein. Par contre, je suis convaincue qu’il existe autant de styles parentaux qu’il existe d’enfants différents. C’est impossible à mon humble avis de faire toutes les choses de la même façon. Parce que premièrement, nous ne sommes pas les mêmes personnes et que nous n’avons pas les mêmes enfants. Nos personnalités, notre culture, nos valeurs, notre environnement, notre passé sont autant de choses qui influencent notre façon d’être et d’agir dans la vie. Pourquoi ne pas respecter l’unicité de chaque mère, enfant ou famille ?

Est-ce qu’on peut coucher nos enfants à l’heure qui nous semble raisonnable ou qui convient à notre famille ? Est-ce qu’on peut servir ce que ça nous tente pour les repas, gérer notre famille comme on le veut sans se sentir épiées, jugées et presque lapidées sur la place publique parce que selon la majorité, ce serait la chose à ne pas faire ? Est-ce que le gouvernement, la société vont vraiment venir me dire comment élever mes enfants ou bien si j’ai encore la liberté d’en faire ce que je veux de leurs conseils, suggestions et recommandations ? Est-ce que le Mieux-vivre est une section du code civil ? J’en ai peut-être manqué un bout, mais me semble que je devrais encore être celle qui est responsable de ses enfants et qui doit être la mieux placée pour répondre à leurs besoins selon ses perceptions, ses interprétations et son propre jugement critique.

Parce que oui, je pense qu’on a encore du jugement comme parent. Qu’on peut se faire confiance et élever nos enfants selon ce qu’on croit être bon pour eux sans en avoir honte ou se promener la tête entre les deux jambes. Il serait temps de sortir des pensées limitantes qui dictent que tu es une bonne maman quand tu essaies d’allaiter, que tu restes à la maison les premiers mois avec ton p’tit ou que tu leur fais manger des fruits et des légumes à tous les jours. J’espère vraiment qu’être un bon parent, c’est plus que ça, que en fait, ce soit très différent de ça.

Est-ce que tes enfants se sentent en sécurité, aimés et bien en ta présence ? Est-ce que tes enfants te font des sourires, échangent et discutent avec toi ? Est-ce que leurs besoins de base sont comblés ? À mon avis, répondre oui à ces questions, c’est suffisant. Suffisant pour savoir que tu es une bonne mère et que tu n’as pas à te comparer avec les autres pour te le faire confirmer ou infirmer.

Je ne crois pas qu’on a à être d’accord avec tous les styles parentaux. Il se peut que tu vois ou entends des choses sortir de la bouche de d’autres mamans avec lesquelles tu seras en total désaccord et tu sais quoi, c’est bien correct. Parce que personne ne va te demander de venir élever tes enfants comme elle le fait et que toi, tu n’as pas non plus à imposer ton style parental. Essayons donc de juste s’écouter, se soutenir et s’entraider. Il me semble que déjà, cela ferait une grande différence.

Crédit : Vikulin/Shutterstock.com

Marie-Ève Baillargeon

Mère monoparentale, célibataire, travailleuse sociale, et amie de mon ex-mari, voici ce que je fais pour occuper mes temps libres : -J’élève à temps partiel mon frisé brun de 10 ans et mon frisé blond de 7 ans. -Je m’auto-proclame la « best hockey mom » de ma progéniture. -Je lis une tonne de livres et je suis une passionnée d’écriture. -Je sacre des fois mon rôle de mère au dernier rang sans me sentir coupable. Avant d’être une mère parfaitement cinglante, je suis une femme parfaitement cinglante. Toi qui est devenue mère, la femme, tu l’as mis où ?

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