mother with newborn

À toi, la maman

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À toi, la maman,

Celle qui a de la difficulté à établir le lien d’attachement avec son bébé alors que les autres mères amoureuses dès le premier instant te font sentir coupable, j’aimerais que tu saches que moi aussi je l’ai vécu, que c’est encore tabou, mais que des milliers de femmes qui sont passées par là comme toi aimeraient te dire de te laisser du temps, que ça va aller, que ça viendra et que tu n’es pas seule dans tes tourments.

À toi, la maman qui, dans les premières années suivant la naissance de son enfant, par manque de sommeil, d’intérêt ou d’énergie, a peu de libido alors que les autres mères s’enorgueillissent de faire l’amour tous les jours, j’aimerais te répéter d’être patiente, de prendre du temps pour toi, de reprendre des forces et de te sentir coquette aussi, de lâcher cette foutue pression de la société et de conforter ton chum sur l’amour que tu lui portes. Ça reviendra.

À toi, la maman qui publie sur les réseaux sociaux ton besoin d’être réconfortée parce que tu as crié dans un élan d’exaspération sur un de tes rejetons. Toi, la maman qui sort sur son balcon en pleurant de culpabilité. Toi pour qui le congé maternité te semble si long alors que les autres mères te laissent maladroitement entendre qu’on ne crie pas et qu’on communique doucement avec son enfant, moi j’ai envie de te dire que tu as droit à l’erreur, que ça ne fait pas de toi une mauvaise maman, que tu as parfois le droit de ne pas être à la hauteur de celle que tu voulais être et que tes enfants t’aiment inconditionnellement.

À toi la femme qui se sent moche, qui a de la difficulté à perdre du poids, qui ne fait que peu d’efforts pour entretenir son image parce que la vie de famille te prend tout ce qu’il te reste d’énergie et de temps, laisse-moi te dire que c’est correct de ne pas toujours être bien peignée, de s’habiller en mou cinq jours sur sept et de porter le parfum lait suri plus souvent que Chanel. Tu es toute aussi belle! Laisse tomber les commentaires désobligeants et les fitmoms qui prétendront le contraire.

À toi la mère parfaite qui juge la façon d’éduquer des autres mamans, tu sais, celles qui ont peu de scolarité, de moyens ou de soutien, mais qui aiment éperdument leurs enfants, qui apprennent sur le tas, qui font de leur mieux pour les rendre heureux, garde donc tes jugements pour celles qui font donc aussi bien les choses que toi. Conserve cet esprit fermé sur  l’éducation, l’alimentation et tout ce qui touche tes p’tits et continue de laisser croire à tous que la maternité est une joie quotidienne sans nuages, ni questionnements.

À toi la maman qui vit une lune de miel constante, qui est née pour allaiter plus de deux ans durant, qui se plaît à être à la maison, qui est zen et grano, qui utilise les couches lavables, qui ne parle que de ses si beaux enfants, je voudrais te dire que tu as le droit. Profites-en, apprécie-le. L’important, c’est que tu sois heureuse. Au diable ce que les autres pourront en dire.

À toi la femme et la mère qui a peu de temps à consacrer à tes amitiés, qui se sent mal de devoir souvent reporter ou annuler parce que son petit dernier est toujours malade ou par manque d’envie de socialiser, ben correct. Sois honnête, ne sois pas gênée et ne te casse pas la tête à inventer mille et une excuses pour expliquer ton absence. On est toutes passées par là et on te comprend tellement.

À toi l’amoureuse qui doute parfois de son choix, qui se demande si l’amour redeviendra ce qu’il était autrefois, qui ne sait pas si son couple survivra, qui parfois ventile sur son conjoint, qui est déçue du si peu d’aide qu’elle reçoit du père de ses enfant, dis-le. Mais laisse aussi passer la première année. Laisse passer les premiers mois.  Souvent, les choses se stabilisent, redeviennent ce qu’elles étaient ou évoluent vers quelque chose de plus grand et de plus beau.

À toi la mère qui se sent poche, nulle et sans imagination, qui ne sait même pas gonfler un ballon, qui regarde avec envie ses amies faire des bricolages à la Pinterest et cuisiner comme Masterchef, j’aimerais te dire que tu n’es pas une mauvaise mère pour autant et que tes talents sont simplement ailleurs. Tu es celle qui réconforte le mieux, qui sait faire rire comme pas deux. Tu guéris les bobos en un baiser, tu apprends à tes enfants à pêcher, tu fais des cabanes avec un rien, tu sais consoler les chagrins, tu es passionnée, tu parles fort, tu ris, tu danses mal, mais ta maison est toujours pleine de vie et d’amis..

À toutes les femmes, les mamans et les amies, j’ai aussi envie de vous dire merci. Merci d’être si différentes et d’enrichir nos vies. Et que malgré vos opinions divergentes, polies, tranchées, maladroites, mal-aimées, mesquines, anodines, politisées, fermées, franches, blessantes, tristes, réconfortantes, apaisantes, aimantes et choquantes, nous avons toutes droit à notre point de vue.

Crédit : Irina Bg/Shutterstock.com

Julie Ducasse

Fonctionnaire travaillante, banlieusarde affirmée, mère de 2 pré-ados, mariée depuis plus de 13 ans, rien ne me destinait à cette vie rangée. Diplôme collégial en arts et communications, quelques crédits universitaires qui ne m’ont rien donnés si ce n’est qu’une culture personnelle plus développée, je travaille maintenant dans le domaine des ressources humaines depuis près de 10 ans. J’écris de temps en temps, pour m’amuser mais surtout, mon but premier, raconter une histoire comme si vous y étiez. Les rêves de liberté, de faire le tour du monde comme journaliste et de voyager, ont été mis de côté. Pas grave, ma vie est d’autant plus animée, avec 4 sœurs totalisant 9 enfants et une histoire de famille compliquée, j’ai des sujets en banque pour bien des années.

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