angry mother and kid at grocery

Mon enfant, donne-moi un break pis slaque les demandes

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Mon enfant,

Je t’aime de tout mon cœur de mère et mon amour est sans limite. Mais même avec toute la bonne volonté du monde, maman ne peut pas toujours s’occuper de toi pis des fois, ça ferait ben que tu me donnes un break.

Maman ne peut pas toujours te regarder quand tu veux lui montrer quelque chose. Pas que toutes tes prouesses ne m’intéressent pas. Pas que je doute que ta grande roue manquée soit ben belle. Ni que ta chandelle dans la piscine soit carrément phénoménale. Même affaire pour tes trois cent soixante-quatorze dessins de château pis de bonhommes quotidiens pis ta crotte dans la toilette. Qu’on se comprenne bien, toutes les choses qui sortent de toi sont exceptionnelles. L’affaire, c’est que tu en as une à me montrer toutes les minutes et quart et que si je m’attardais sérieusement à chacune d’entre elles, je serais aussi ben d’engager une femme de ménage, d’arrêter de travailler pis de me faire poser une sonde. Ça fait que comprends bien que je serai toujours fière de toi et de toutes tes réalisations, mais que je ne me pointerai pas avec ma face subjuguée chaque fois que tu veux me montrer quelque chose.

Maman ne peut pas toujours jouer avec toi quand tu t’ennuies. Des fois oui. Mais pas tout le temps. Premièrement parce que j’ai un paquet d’affaires à faire à commencer par te nourrir pis te blanchir. Pis deuxièmement parce que j’ai trente ans et que, en toute honnêteté, ça ne me pâme pas tant de jouer avec des p’tits chars ou faire des combats de bonhommes Marvel en plastique. Même petite, ça ne me passionnait pas, t’sais. Qu’on se comprenne bien, j’adore te voir t’amuser et les moments de jeu que nous partageons ensemble sont importants pour moi et je grave pratiquement chacun d’entre eux dans ma mémoire maternelle défaillante. Mais tu peux aussi t’amuser tout seul et en profiter pour développer ta créativité pendant que je plie une brassée de foncé ou que je prends une gorgée de café chaud en scrollant mon fil d’actualité Facebook.

Maman ne peut pas t’acheter tout ce que tu veux. Parce qu’il n’y a rien que tu ne veux pas. Faire l’épicerie avec toi, c’est comme entreprendre une descente périlleuse en ski alpin avec trois cents obstacles à éviter. Tu veux quelque chose toutes les trente secondes et demie. Des poires, aux céréales au chocolat en passant par les Yop, tu n’arrêtes jamais de demander quelque chose. Même affaire au magasin de jouets quand ça te prend des Legos, un nouveau ballon de soccer pis un paquet de guédis en plastique douteux que tu n’utiliseras clairement jamais, au Dollorama dans le rayon des bonbons, dans les fêtes foraines quand tu me demandes des pommes dans la tire, du popcorn pis de la barbe à papa pis au dépanneur quand tu veux une slush, un jus aux fraises pis un paquet de chips. Dans la vie, on ne peut pas tout avoir. Parce que ça coûte cher. Pis aussi parce que si on avait tout, on ne serait plus jamais heureux de rien goûter, de rien toucher, de rien acheter. Comprends-moi bien, j’adore te faire plaisir. Mais si tu veux me faire plaisir à moi, slaque les demandes.

Maman ne peut pas rester avec toi à l’infini quand tu n’arrives pas à t’endormir. Je peux rester une, trois, cinq minutes, mais après, c’est assez. Je t’ai bercé mon enfant, j’ai passé des heures à le faire. Avec beaucoup de plaisir d’ailleurs. Mais maintenant, du haut de tes trois pommes, tu sais que tu peux dormir sur tes deux oreilles. Ça fait que quand ça fait trois fois que je reviens te voir à ta demande pour t’expliquer que le feu ne prendra pas à la maison, que les voleurs ne peuvent pas entrer, que ta veilleuse est allumée, que tu as bu trois verres d’eau, que tu as fait pipi trois fois et que tu es juste assez abrillé pour ne pas avoir chaud, je pense que le moment est venu de dormir. Comprends-moi bien, je serai toujours là pour te rassurer et te protéger. Mais rendu à neuf heures et quart le soir, la seule chose que tu peux réellement craindre, c’est que j’en aie mon casque de me relever du divan toutes les trente secondes.

Finalement, comprends que je serai toujours là pour toi, pour t’encourager, pour te féliciter, pour t’amuser, pour te gâter et pour te border. Mais des fois, Maman a besoin d’un break. Ça fait que slaque les demandes, mon enfant.

 

Crédit : Monkey Business Images/Shutterstock.com

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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