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Lettre à mon corps

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Mon corps,

Je dois avouer que, bien souvent, la plupart du temps même, je te déteste. Je te trouve laid et souvent même répugnant. J’ai appris à vivre avec toi un peu malgré moi avec cette désagréable impression de n’être jamais assez ou toujours trop. J’ai trop longtemps tenté de te cacher, à moi-même et aux yeux du monde. Je t’ai camouflé, t’ai vêtu de noir-qui-amincit et essayé de t’effacer dans la foule, dans la société. Je t’ai mutilé, t’ai fait grossir, t’ai fait maigrir, encore et toujours comme une roue qui tournerait sans fin. Je t’ai affamé et t’ai même gavé. Du plus loin que je me souvienne, je t’ai trop souvent blessé et, aujourd’hui, je dois avouer que je ne te regarde même plus. J’évite les miroirs, les regards des autres et les salles d’essayage. Te voir me rappelle trop souvent le mal que je t’ai fait et les raisons souvent douloureuses pour lesquelles je l’ai fait. Je l’avoue, mon corps, je te hais et je te fuis.

Et pourtant.

Pourtant, c’est toi qui m’as permis de porter, de bercer et de faire grandir les deux plus belles petites choses sur Terre, mes enfants. C’est toi qui m’as permis de les prendre dans mes bras, de les coller et de leur tenir la main. C’est toi qui m’as permis de les voir sourire et de les entendre rire. C’est toi qui m’as donné l’immense privilège de me faire appeler maman.

C’est toi aussi qui m’as permis de découvrir la beauté du monde. De marcher à la découverte de nouveaux pays et de nouvelles cultures. De voir la beauté des paysages et de sentir la diversité.

Tu m’as permis de rire, de pleurer, de sourire et de crier. Tu m’as permis de vivre.

C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’ai décidé de travailler sur toi. Pour toi. Et pour nous. J’ai entrepris d’essayer de t’accepter. Et peut-être même un jour de t’aimer. La route sera longue et, bien honnêtement, je ne te garantis rien. Mes habitudes sont bien ancrées et j’ai la tête dure. Mais je te promets de faire de mon mieux. Pour te montrer un peu plus. Pour être capable de te regarder sans broncher. Pour t’habiller des couleurs qui me plaisent plutôt que de celles qui amincissent. Pour arrêter de te juger et prendre soin de toi. Et, surtout, pour que tu continues à me faire vivre comme tu sais si bien le faire.

Crédit : all_about_people/Shutterstock.com

Natacha Langlois

Maman d'une grande fille de sept ans et d'un petit homme de cinq ans, je suis aussi une fille de trente-deux ans proactive, créative, hypersensible et sans filtre. J'aime les voyages en famille, le bricolage, les Playmobil et prendre mon temps. Je déteste les tabous, l'intolérance, le manque d'ouverture et les petits pois. L'écriture est pour moi un exutoire de mes questionnements omniprésents ainsi qu'une façon de me ramener constamment aux valeurs qui sont importantes pour moi et de faire semblant que je suis trop occupée pour jouer aux pirates.

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