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A-t-on dénaturé l’accouchement?

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Les femmes donnent la vie depuis des centaines, voire des milliers d’années. Dans l’histoire, elles l’ont toujours fait de façon autonome, parfois au péril de leur propre vie. Le 20e siècle a apporté, surtout en Occident, une grande révolution médicale et scientifique, le domaine de l’obstétrique n’y échappant pas. Cette révolution a permis aux femmes de non seulement avoir le choix d’accoucher sans douleur, mais aussi de survivre à leur accouchement.

Or, nous sommes en 2017. Encore plusieurs femmes peuvent vivre des complications liées à des naissances, mais peu en meurent. Cependant, il existe bel et bien malgré notre époque avancée, une violence obstétricale dans certains cas. S’il y a quelque chose de très personnel à chaque femme, c’est bien son accouchement. S’il existe quelque chose de beau sur Terre, c’est bien de donner la vie. Avec les avancées médicales, nous avons mis de côté et même oublié l’autonomie de la femme. Quand on se penche avec attention sur la mécanique qui entoure la grossesse et l’accouchement, on réalise toute sa complexité, mais aussi tout son génie. Le corps de la femme est fait pour porter et mettre au monde un enfant. Bien sûr, certaines physionomies et conditions rendent la chose plus laborieuse. Mais cela ne devrait jamais être un cauchemar. Une femme ne devrait jamais se sentir délaissée dans la naissance ou, au contraire, restreinte.

On associe souvent la douleur physique à une blessure ou à la maladie. L’accouchement est le seul « acte » physique qui n’est ni une maladie, ni une blessure. La douleur de l’accouchement est nécessaire. On peut choisir de ne pas vouloir la ressentir. Mais j’ai personnellement la ferme conviction que si les femmes étaient mieux préparées, si on leur présentait l’accouchement comme un acte moins médical et plus humain, peut-être que plus d’entre elles seraient aptes à tolérer cette douleur.

Est-on trop rapides à planifier une césarienne? Si cela aide à sauver une vie, celle de la mère ou de l’enfant, je n’ai rien contre. Si c’est un choix fait par paresse ou une volonté d’efficacité médicale, je remettrais en doute certains de ces cas. La femme doit, dans ses droits fondamentaux, pouvoir choisir la manière, le lieu et les circonstances de son accouchement. Si elle ne peut le faire, c’est qu’elle a probablement été mal guidée pendant le processus. Je pense que le milieu médical traditionnel est mésadapté pour éliminer les sources de stress qui peuvent nuire à un accouchement heureux : lumière, bruit, va-et-vient, privation de manger ou de boire, privation de douche et d’intimité, chambres peu accueillantes, surtout pour le père, etc. Certains membres du personnel médical, de par leurs connaissances et leurs « pouvoirs », infantilisent les femmes et leur enlèvent leur confiance.

Loin de moi l’idée de généraliser, de blâmer le corps médical et encore moins les mères. C’est tout un système que je remets en question, que je trouve souvent froid, ou l’humain se sent comme un numéro. Je réalise que les femmes sont souvent mal informées de leurs droits, de leurs choix et même de la mécanique de leur propre corps. Je trouve étrange et un peu triste de parler à des jeunes femmes qui n’ont pas encore d’enfants et qui se disent effrayées par leur futur accouchement, qui voient ça comme une épreuve presque dégoûtante. Pour moi, la naissance est quelque chose de beau et de grandiose. Chaque femme devrait avoir droit au meilleur environnement possible pour donner la vie. Cela ne peut qu’être bénéfique pour elle et le bébé.

Je me demande : en voulant évoluer, en faisant de grandes avancées dans certains domaines, a-t-on basculé trop loin? A-t-on enlevé aux femmes leur confiance et leur autonomie? Sommes-nous vraiment à leur écoute?

Finalement, à trop vouloir nous moderniser, a-t-on dénaturé l’accouchement ?

Crédit : SweetLeMontea/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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5 Comments

  • Jai choisi les sages femme a mon premier bebe car javais trop entendu dhistoire qui ne me ressemblait vraiment pas avec mes valeurs de laccouchement .Je voulais choisir detre dans um environnement calme , serein et bien entourer je ne me suis pas tromper mes 2 accouchement on ete parfait!! Je ne voulais aucun medicament , je voulais faire ca tout seule avec les douleurs qui viennent avec naturellement . Resentir cette force que la femme a de donner la vie ! Bref jencourage tout les femme a voir une sage femme pour accoucher , lexperience est fabuleuse !!!

  • Désolée, mais l’accouchement est pour moi tout sauf beau et grandiose, et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne souhaitais pas que mon mari y assiste (ça tombait bien, il ne voulait pas non plus !). J’ai 4 enfants, je suis ravie d’être maman, mais à chaque fois j’étais contente et soulagée lorsque la grossesse et l’accouchement étaient terminés, et je trouve que la péridurale est l’invention la plus géniale du monde. Pourquoi souffrir quand on peut être soulagée ???

  • Je ne connais pas les chiffres et les statistiques concernant les raison pour lesquelles certaines femmes ont recours à la césarienne (médicales ou non) Pour ma part je suis la  »chanceuse mama qui a eu recours à la césarienne 3 fois en 5 ans »!! Pas par choix! La douleur, oui je l’ai connue un travail de 13 heures et un travail bâclé de la part des infirmières qui m’ont ensuite amené à 4 heures de poussées pour absolument rien! Jusquà ce que mon MD retontisse from nowhere pour regarder les infirmière de travers car elles n’auraient pas dû m’enlever la péridurale après deux heures sous prétexte que ça ralentissait mes contractions..qu’elles auraient dû appeler puisque j,en était a vomir a chaque pic de douleur…pour finir en césa d’urgence…pour 3 raisons qu’elles auraient du voir: mauvais présentation du bébé, arrêt de dessente du bébé et je n’ai jamais dilaté à 10 cm! jetais a 8-9 cm!!! pour en finir sous le bistouri que …oh oui en moins de 30 min…(ouvert, bébé sortit et refermé) moi et mon fils étions tirés d’affaire! :p pour ma deuxième jaurais voulu par voies naturelles, mais après verifications, le corps médical n’a pas voulu…et ma 3 ème (une surprise!) ce n’était plus négociable. J’ai connu la douleur Pré accouchement, en avoir été capable je l’aurait fait! Mais il ne faut pas oublier qu’il y a un  »post » à la césarienne…c’est une plaie ouverte, une chirurgie! lequel je préfère perso? le pré- accouchement! Et la péridurale aide beaucoup! En cas de doute sur le bien être de néné ou maman, une césa? Biensur! Sinon Faites- les donc comme supposé! Car passer un 36 a 48 heures alité avec un sac de pipi sur le bord de votre civière pour ensuite vous faire enlever les broches de rapprochements en métal de votre plaie à l’aide de ce qui ressemble à une pince et des cutters trouvés dans un coffre à outils (à frette mesdames) Sans parler des prochains jours ou éternuer vous fera tellement mal au bas ventre que vous vous imaginerez voir vos trippes s’étaler a terre…vous fera vous demander si c’était pas mieux de passer par  »la vraie manière » non pas moins souffrante sur le coup mais, au moins elle est derrière vous! 😉

  • J’adhère complètement à ce texte.
    Je ne voulais pas d’enfant à cause de cette sur-médicalisation. Les femmes autour de moi me racontaient des histoires que je trouvais inhumaines, alors qu’elles n’y voyaient pas de problème (interdiction de boire, position allongée, branchées et perfusées de partout, épisiotomies, sage-femmes qui s’énervent quand la femme accouchante cri… etc)

    Je savais que je n’accoucherai jamais, du moins, pas en France.
    Miracle, ma vision a un peu changé après avoir vu comment cela se passait en Suisse. Positions physiologiques, épisiotomies très rares, encouragement à l’allaitement… Et apparemment, là-bas, ils disent « aider la femme a accoucher » et non pas « accoucher la femme ». (en tout cas, ma sage-femme le disait)

    J’ai fait partie des chanceuses qui ont accouché hors hôpital, dans une maison de naissance douillette. La lumière était tamisée, on me laissait bosser, on m’assistait, c’est tout ! J’ai accouché dans l’eau, à genoux, à mon rythme, sans perfusion, sans monito. Et malgré un gros bébé, je n’ai même pas eu une éraillure : rien !

    Malheureusement, j’ai eu un accouchement par les reins, ce qui m’a fait très mal, mais ce n’était pas non plus insurmontable ! Passé les douleurs du dos (3h sur 5h d’accouchement), c’était franchement faisable. Je m’imaginais quelque chose de bien pire. Et le passage de la tête était vraiment facile, contrairement à ce que toutes mes copines me disaient. Ça brûlait, certes, mais pas au point de hurler ou d’appeler la mort. Je n’ai d’ailleurs émis aucun son.

    Je pense que j’ai ressenti cette « facilité » car j’étais préparée, que j’étais en confiance et que la position à genoux était moins douloureuse que celle allongée. De plus, on me laissait tranquille avec mon mari et vraiment, c’était ça qui était appréciable. Et personne ne me disait quand pousser. Je le faisais comme je le voulais, avec la force que je voulais.

    Et quel bonheur ! C’est mon mari qui a attrapé notre fille et me l’a donnée. On a laissé faire la nature pour le reste. On a attendu au max pour couper le cordon et nous n’avons pas lavé notre fille. Elle n’a pas eu non plus de gouttes dans les yeux.
    C’est une expérience que je recommande à toutes les femmes en bonne santé et qui se sentent capables de le faire !

    Le seul point noir à tout cela, c’est que les sage-femmes suisses ne peuvent plus pratiquer d’échographies. Ce qui veut dire que nous sommes dépendantes des gynécologues… Gynécologues qui n’ont fait que me décourager de mon projet en me faisant peur. Mais de vous à moi, c’est l’hôpital qui me faisait peur :p

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