woman raise in the dark

Je me suis relevée

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Il y a un an, je me suis crashée.  Du jour au lendemain, ma vie lumineuse est devenue aussi sombre qu’un matin de tempête de neige.  Il n’y avait juste plus de lumière au bout du tunnel, rien pour éclairer ma  route.

J’ai flotté dans le néant un moment, me demandant si seulement j’arriverais à me relever, si un jour le soleil gagnerait la bataille contre les nuages et se remettrait à briller.  Puis je me suis demandé, pourquoi est-ce que j’en étais arrivée là.  J’ai cherché longtemps la réponse, partout, dans ma tête et dans toutes les sphères de ma vie.  Puis quand j’ai mis le doigt dessus, la réponse était tellement évidente que ça m’a jetée à terre.

La vérité, c’est que dans ma quête de la maternité parfaite, dans mon vouloir de tout donner à ma famille, je m’étais complètement oubliée en plus de m’être totalement épuisée.  Le pire dans tout ça, c’est qu’on m’avait avertie. Oh, je ne suis pas la première et je ne serai certainement pas la dernière.  L’important, c’est que je me sois relevée.

Ça n’a pas été facile.  J’ai dû piler sur mon orgueil et demander de l’aide.  J’ai dû mettre des choses au clair avec mon conjoint, plusieurs fois, et j’ai surtout dû recommencer à penser à moi.  Ça a été le bout le plus dur.  Priver ma famille de ce temps qui était si important pour moi de lui donner, ça me brisait le cœur.  Puis, au-delà de ça, ce n’est pas facile de se redécouvrir après tant d’années, de retrouver celle qu’on a déjà été et de le concilier avec celle qu’on est maintenant.  Parce que oui, la maternité, ça te change une fille pis ses priorités.

J’ai commencé à m’entraîner, moi qui n’ai jamais été sportive.  J’ai repris contact avec des amies que j’avais trop longtemps mises de côté au profit de ma famille.  J’ai recommencé à mettre du temps dans ce que j’aimais, plutôt que seulement dans ce dans quoi les membres de la famille s’accomplissaient.  Et j’ai recommencé à avoir des projets, juste pour moi.

J’ai été chanceuse, je m’en suis sortie sans psy et sans antidépresseurs. Mais même si j’en avais eu besoin, ça n’aurait pas été bien grave.  Parce que l’important, c’était de me relever, peu importe les moyens, puis de ne pas retomber dans le même piège et de garder mon équilibre.

C’est ce que je veux te dire aujourd’hui.  Je sais que maintenant, t’as l’impression que la terre a cessé de tourner.  Je sais que tes journées ressemblent à des montagnes impossibles à gravir.

Repose-toi ma belle, prends le temps qu’il faut.  Et pendant ce temps-là, pense à ce qui te ferait du bien.

Le plus beau, au bout de tout le chemin que tu parcourras, c’est que tu vas avoir appris quelque chose. Quelque chose d’important.

Et quand tu iras mieux, tu te relèveras, pour de vrai et pour de bon, pour toi avant tout, puis, pour ceux qui t’appellent maman.

 

Crédit : Andrey Bondarets/Shutterstock.com

Myriam Gélinas

Maman d’une grande fille de sept ans, je suis éducatrice et responsable d’un service de garde en milieu familial. De nature plutôt discrète et conciliante, mon entourage n’a toutefois souvent aucune idée de tous les commentaires désobligeants qui peuvent me passer par la tête. Je passe donc mes frustrations par l’écriture et ce, depuis toujours. En constante remise en question sur tout dans la vie et un peu trop intense dans mes goûts personnels, je suis une girouette explosive.

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