baby with milk bottle

Quand nourrir bébé fait de toi une fille stressée

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Aujourd’hui, ton p’tit a cinq mois. Il est grand, bien dodu et en santé. Il fait ses nuits depuis longtemps. Son développement répond à toutes les attentes des nombreux livres que tu as lus et il n’a aucun problème de santé. Tout a l’air de bien aller, pas vrai ?

Et pourtant, en cette journée de moisnniversaire, tu pleures. Parce que depuis quelques semaines, tu dois te battre (au sens figuré bien sûr) pour lui faire boire sont lait. Chaque jour. Plusieurs fois par jour.

Tu ne comprends plus rien. Dès que tu approches le biberon, il te regarde avec sa petite face de pas-certain-pantoute. Après trois-quatre tétées, il grogne, recrache son lait et pince les lèvres comme si tu venais de lui donner une gorgée de vinaigre au citron. Il est passé où ton petit glouton ?

Il n’y a pas si longtemps, tu empilais les caisses de lait dans ton garde-manger pour être certaine de ne jamais être à cours d’inventaire. Sa dernière poussée de croissance avait tellement dépassé tes maigres connaissances en matière d’alimentation infantile que tu songeais sérieusement à lui acheter une vache (#JokePasJoke). Tu avais même sorti ton arme ultime contre la faim : les céréales en poudre. Et évidemment, il avait adoré ça, dévorant la cuillère comme un champion.

Mais maintenant, on dirait qu’il déteste le lait et ça te brise le cœur de le voir se tortiller et pleurer devant ce qu’il aimait tant avant. Et parce que tu ne veux pas qu’il crève de faim, tu as tout essayé : changer de tétine et de préparation de lait, lui donner à boire couché, assis, incliné à 45 degrés, remplacer le biberon par un type de gobelet, puis un autre… Malgré toutes tes bonnes intentions, chaque fois c’est la crisette. Tu as beau lui donner un peu plus de céréales pour le contenter, au fond de toi tu te sens comme une mère indigne parce que tu sais qu’à son âge, les aliments complémentaires ne doivent pas remplacer le lait.

Tu notes au millilitre près ce qu’il consomme en une journée. C’est peu, si tu te fis à ce que tu lis partout. Tu commences à avoir peur qu’il développe des carences, qu’il soit constipé, qu’il se réveille la nuit en pleurant de faim. Peut-être qu’il est malade ? Tu paniques. Tu lui fais passer plein de tests et finalement, son docteur te confirme que non. Il a juste moins faim. Donne-lui des petites quantités plus souvent et ça va bien aller.

Mais même avec de petites quantités, l’heure des repas reste un calvaire. Tu n’en dors plus la nuit. Tu angoisses dans le noir en pensant que dans quelques heures, il va se réveiller et votre maudit manège va recommencer. Comme l’hypocondriaque qui valide ses symptômes sur Internet, tu consultes le plus de sources d’informations possible pour essayer de te rassurer. Tu épluches les dossiers sur les allergies alimentaires, les protéines bovines, le lactose, les reflux, les coliques, l’introduction des solides, les purées vs l’alimentation autonome, le fer, le calcium, la vitamine D, la viande avant les légumes… Ça ne finit plus !

Ça te prend l’avis d’un autre professionnel de la santé. Vite sur le piton, tu parles à une, puis deux, puis trois nutritionnistes. Elles te disent toutes que oui, il boit un peu moins que la moyenne, mais que s’il prend du poids et que son humeur est joyeuse, tout-va-bien-ne-vous-inquiétez-pas. Peut-être qu’il est seulement prêt à découvrir autre chose que le lait. Tu leur dis un gros merci, mais dans ta tête tu vocifères, peu convaincue que les purées de poulet et de patates douces rendront l’heure des repas agréable.

Ton entourage te dit de relaxer, qu’un bébé ne va jamais se laisser mourir de faim. Que ce sont peut-être ses dents qui poussent, un petit rhume, ou juste une phase. Une phaaaase. Tout le monde trouve des raisons bidons, mais au fond, on veut juste te rassurer. Leur positivisme te permet de redevenir zen… cinq minutes. Dès le prochain boire, ton angoisse revient au galop.

Rends-toi à l’évidence fille : TOUT. VA. BIEN.

Ton bébé est en parfaite santé. Il s’est fait des réserves pendant une couple de mois et maintenant, il consomme seulement ce dont il a besoin. Et ça se peut fort bien qu’il soit un peu blasé du lait et prêt à découvrir un nouveau monde de saveurs. Alors lâche ton Mieux-Vivre, suis plutôt son rythme et sois à l’écoute de ses besoins. Pis inquiète-toi pas, s’il a faim, il se gênera pas pour te le faire savoir !

 

Crédit : RomrodphotoShutterstock.com

Mlle. B

En entrevue, je dis que mon plus grand défaut est d’être perfectionniste. Mais entre toi et moi, à part ma mise en plis, j’aime bien que les choses soient en désordre. Du café sur mon chandail; ben oui, je suis maladroite et je marche trop vite. Du linge et des jouets qui traînent; ça met de la vie dans ma maison. Des dossiers éparpillés sur mon bureau; la preuve que je travaille fort ! Bébé porte des vêtements dépareillés; ça le rend encore plus mignon. La perfection est subjective. Et pour moi, mes imperfections sont presque parfaites.

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1 Comment

  • 100% ma réalité d’il y a deux mois, mais avec l’allaitement. J’étais obnubilée par les maudits boires…! Le Mieux-Vivre, info-santé et naître et grandir renforcent notre panique face aux quantités…
    Merci de normalisé (encore!)

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