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Ta maudite infection vaginale

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Tu te lèves un matin avec une légère sensation d’irritation entre les jambes. Plus la journée avance, plus ça pique et ça brûle. Tu vas te cacher aux toilettes entre deux réunions pour te gratter la noune à qui mieux mieux, mais rien ne semble alléger cette démangeaison intense qui te torture l’organe féminin. Aller uriner devient un peu plus laborieux chaque fois. La sensation du papier de toilette contre ta petite fleur rose est semblable à celle d’un papier sablé qu’on frotte contre ta chair. Puis arrive la mauvaise odeur. Indescriptible comme ça pue c’t’affaire-là.

Tu as une infection vaginale.

Là, pour bien faire les choses, tu te rues sur ton téléphone à 8h30 pile le lendemain matin pour tenter d’obtenir un rendez-vous à la clinique d’urgence de ton cabinet médical. Tu réussis à obtenir la ligne à 8h32 après dix-huit tentatives de compose-raccroche-redial-raccroche-redial. On t’apprend que t’es chanceuse car il reste de la place à 19h45 ce soir. Oh joie. Tu passes donc une autre journée à ne pas t’endurer au bureau.

Tu cours à la clinique en fin de journée pour aller ne pas t’endurer sur ta chaise de salle d’attente. Quand on appelle ton nom à l’intercom, tu sautes de ta chaise comme si le feu y était pris. T’as jamais eu aussi hâte de baisser tes culottes devant un monsieur – ou une madame – que tu ne connais pas.

C’est quand tu ouvres les jambes et que le docteur te dit « Ouin, c’est pas ben beau. Ta vulve est très rouge et irritée ». Tu te dis que les dégâts doivent être pires que tu ne le pensais.

S’ensuit la traditionnelle phrase « Ben oui, t’es pleine de champignons, chère. Attends un peu, j’vais te montrer ça. »

Le doc, il voit ça tous les jours. Y’est comme immunisé. Mais ça a beau être TA noune pis TES champignons, tu veux pas tant voir ça. Mais y’est trop tard, il te montre un spéculum qui semble rempli de fromage cottage grisâtre. Le cœur te lève pis tu te sens sale dans les bobettes.

« Vite, vite docteur, donnez-moi ce qu’il faut pour me débarrasser de ça! »

 Tu lui arraches presque la prescription d’antifongique des mains et tu cours à la pharmacie la plus proche chercher ça.

En arrivant à la maison, tu te garroches dans la salle de bain pour déballer ton kit. Le c%#??%$ de piston du petit applicateur en plastique est bloqué. Tu t’acharnes pis tu finis par l’avoir et l’emplir de crème, puis tu te dépêches de l’insérer dans ton intimité. C’est psychologique, mais me semble que tu feel déjà un peu mieux.

Tu te mets un protège-dessous ou une serviette hygiénique en cas de fuite de crème ou pire d’un mélange crème-champignons et tu ressors pour reprendre ta vie jusqu’au lendemain soir où tu t’introduiras la prochaine dose.

Pis si t’es chanceuse dans la vie, tu es une madame-vaginite. Jackpot fille! Tu fais des infections à répétition. Chaque fois que tu t’assois dans le bureau du médecin, il entre en te regardant et te dit « Encore!? ». Pis chaque fois que tu passes chercher la prescription à la pharmacie, ton pharmacien te regarde en te disant « J’pense que j’ai pu besoin de t’expliquer comment ça marche hen!? » avec un petit regard compatissant.

Ben oui fille, tout le monde semble savoir ce qui se passe dans tes bobettes. Adieu l’intimité.

Maintenant traite-moi ça cette infection-là parce que the show must go on jusqu’à la prochaine fois.

La Collaboratrice dans l'Ombre
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE
Crédit : Vladimir Gjorgiev/Shutterstock.com

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La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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