girl doesn't want to eat

Ton calvaire : l’heure des f*cking repas

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En épousant la maternité comme seconde nature, tu n’as jamais vraiment réfléchi aux différents défis subtils de la vie familiale. Ce sont ces petites choses qui font de la vie de famille une vie mouvementée et remplie de surprises, certaines agréables et d’autres… écoute, comment dire… moins.

Ça a peut-être commencé avec ton bébé qui ne voulait pas boire aussi facilement que celui de ton amie. Ça a peut-être commencé avec ses petites lèvres qui se sont resserrées quand tu lui as présenté de nouvelles purées que tu t’étais fait une joie de préparer à la sueur de ton front et qui faisait rougir d’envie tes followers d’Instagram. Ça a peut-être juste commencé avec ton bambin qui mangeait tout, absolument tout ce qui lui était présenté à la garderie, mais qui refusait tes petits plats préparés avec amour les dimanches après-midi. Tout ce que tu sais, c’est que tu as continué à essayer, bien déterminée à trouver des repas qui passeraient au conseil de famille.

C’est là que tu t’es mise à éplucher les livres de Marilou. Les livres en soi sont une page Instagram, acclamés par les foodies hipsters du Québec. Voulant t’accomplir et, disons-le, prendre deux-trois photos pour rendre jalouses tes amies, tu décides de t’exécuter. Constats : 1) la maudite recette t’a coûté la moitié de ta paye en ingrédients que tu n’utilises jamais. 2) tes assiettes sont assez loin de l’image présentée dans le livre, donc au yable le photoshoot culinaire. 3) tes enfants chignent que ça ne goûte pas si bon, ton plus vieux négocie pour arrêter de manger après trois bouchées et ton deuxième soupire et termine son assiette froide en braillant. T’es à boutte et tu sacres.

C’est là que tu consultes le site de Ricardo. Lui, il l’a l’affaire. Ses recettes sont faciles à faire et elles sont TOUTES cotées 5 étoiles. Pas d’erreur possible. Ce soir, ton nom est Ricardette et tu jettes ton dévolu sur une recette de pâtes ma foi fort sympathique qui, selon les 273 commentaires «est un must pour les repas familiaux». Deux verres de vin plus tard, sourire aux lèvres, tu sers ton souper à ta famille qui se meurt de faim. Constats : 1) c’est vrai qu’elle est bonne, la recette! Satisfaite de toi, tu consultes les membres de ta famille et chéri est de ton avis. Mais pas tes enfants. La forme des pâtes ne leur convient pas, la sauce leur pique la langue/ils ont envie de pipi/ils ont mal au ventre/ils n’ont plus faim, mais ont encore de la place pour un dessert. 2) t’es à boutte parce que bien qu’économique, la maudite recette t’a donné 8 portions et tu as des restants à passer en lunch. Tant pis pour tes enfants ingrats, ils devront en remanger et tu ne referas plus la recette tant acclamée. T’es à boutte et tu sacres.

C’est là qu’une collègue te parle des recettes 5/15. Belle idée pour passer des ingrédients et comment ne pas apprécier la simplicité des recettes? Tu fais le tour du site et trouves une recette quelconque de viande qui ne t’attire pas particulièrement, mais comment passer tes restants de crème sûre, de poulet et d’avocat? Bref, tu t’affaires dans la préparation de la recette, bien hésitante devant ton exécution. Tu regardes le résultat et le trouve répulsif, mais tant pis, pas le temps de préparer autre chose. Au pire, ce sera des céréales pour tout le monde. Constats : 1) Vraiment bof comme recette, mais tu n’es pas certaine que c’est la recette ou la qualité moyenne de tes ingrédients qui en est la cause. Ça te roule dans la bouche mais quand même, un peu de retenue devant tes enfants. Tu souris et finis ton assiette. 2) Ton plus vieux ADORE. Il t’en redemande et te dit que tu es la meilleure maman du monde. Estomaquée, tu lui donnes la portion de ton plus jeune qui braille encore à fendre l’âme parce qu’il y avait du vert dans son assiette et que lui, du vert, il ne mange pas ça. T’es à boutte, mais tu ne sacres pas; t’en as toujours ben gagné un des deux.

Peu importe le nombre d’enfants qui s’assoient à ta table, ça relève presque du miracle de trouver des recettes qui conviennent aux goûts et aux caprices de tous. C’est correct de te garder des classiques qui contiennent peu de groupes du guide alimentaire, mais qui t’offrent une soirée de répit dans le département des commentaires déplaisants, parce qu’on se le dise, faire à manger pour les autres et recevoir bien des critiques et peu d’éloges, c’est assez pour tanner même les plus grands chefs cuisiniers! Tu peux continuer d’essayer de nouvelles recettes, mais tu peux aussi dire de temps à autre : F*ck l’heure des repas!

Catherine I.
CATHERINE I.
Crédit : Dmitri Ma/Shutterstock.com

Catherine I.

Belle-mère non-assumée qui préfère de loin être la-blonde-à-papa de deux filles (mes deux folles), E et L. Je vis à fond notre vie familiale mais j'apprécie grandement la semaine sur deux de zénitude, où l'entrainement, le spinning, la quête des meilleurs prix tous produits confondus et le vin trouvent tous leur précieuse place.

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3 Comments

  • Ça fait 13 ans que ça dure !!!! Elle refuse tout !!!

    Une mère découragée!

  • C’est tellement la même chose ici. J’ai l’impression qu’il va finir par tomber malade à refuser de manger des bonnes choses que j’essaie de préparer de la façon la plus accueillante possible ou bien d’essayer de le cacher 😉 Mais il le trouve quand même parce qu’il passe au peigne fin toute son assiette. Et à tout coup c’est : « BEURK c’est « digueulasse ». J’aime pas ça.  » Sans pour autant y avoir goûté. Vous me rassuré en voyant que je ne suis pas seule. Mais il n’en reste pas moins que c’est décourageant . Et je viens d’adopter le refus de faire 2 repas. La madame est tannée. 😉

  • La meilleure façon de les faire manger….c’est de leur présenter le même plat plusieurs fois de suite…je m »explique: il dit que c’est degueulasse sans y avoir goûté? Reprend l’assiette et dit-lui qu’il n’aura rien d’autre! Prends l’assiette et la mettre au frigo…prochain repas, resserts-lui la même assiette et ainsi de suite…quand il aura assez faim, il mangera. Puis explique-lui le temps que ru as passé à cuisiner ce bon plat, et que s’il continue à se plaindre, tu recommenceras…bien sûr tu peux lui faire plaisir de temps en temps
    ..mais le contexte est qu’il comprenne la valeur, le temps et la patience que tu as consacré à ce plat..il sera plus empatique.. Je l’ai fait?

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