unhappy little girl

Trois ans, bientôt quatre

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T’sais, quand le fruit de tes entrailles est en transition entre le terrible two et le fucking four, c’est pas rose. Tu te demandes s’il existe un terme pour désigner cette période et n’en trouvant pas, tu te dis à tort que ça doit être un break avant l’arrivée du fameux quatre. Eh ben non. C’est pas ça. Ça s’appelle le threenager et ça te frappe en pleine face au moment où tu t’y attends le moins.

3 ans, 8 heures, 2 minutes :

Toi : « Habille-toi s’il te plaît. »
Ta fille : « Mais je veux pas mettre des pantalons! Les pantalons, c’est pour les gars, je veux mettre la robe roooooooooooose! » (notez l’emphase mit sur le mot rose)
Toi : « Ça, c’est une robe d’été, là, c’est l’hiver, alors on met un chandail à manches longues, des pantalons, that’s it. »
Ta fille : «AAAAA!!!!! Mais là! Haaaaaaaa jeuygwhvcbfjdhf je-vais-mettre-des-collants! chwhvebkigbew (pleure, pleure…) hfkjhkshdfh!! » (parle mou en pleurant)
Toi : « Je comprends rien, mais mets tes pantalons et viens déjeuner. Oblige-moi pas à compter jusqu’à trois. » (Oooh qu’après trois, ça va mal aller)

Ça, c’était un petit portrait cute de ce qui peut se passer, jour après jour, semaine après semaine. Un exemple parmi tant d’autres parce que oui, il y en a d’autres. C’est insultant, à trois ans et demi, quand maman oublie de donner un verre de grand en vitre ou encore quand ta soeur t’effleure au passage avec la traîne de sa robe de princesse qui dépasse et qu’elle revole six pieds plus loin, par terre à brailler sa vie comme s’il n’y avait pas de lendemain.

C’est pas facile la vie, à trois ans. Par contre, ta fille est tellement bonne à cet âge-là, t’sais. Elle, elle est capable.

Elle, elle est capable de zipper son manteau toute seule quand tu es en retard pour la garderie.

Elle, elle peut aller le chercher le yogourt en haut au fond du réfrigérateur et l’ouvrir toute seule (tu-vas-voir-maman-je-ferai-pas-de-dégât).

Elle, elle peut aussi s’essuyer toute seule sans te le dire pour que tu puisses « vérifier » ensuite que c’est bien fait parce que ELLE, elle peut changer ses petites culottes de Hello Kitty brunes et les jeter sur son lit ou ailleurs sans que tu le saches.

Elle, elle sait aussi s’occuper de sa petite sœur (maman-ferme-notre-porte-on-veut-jouer-tranquille-je-m’en-occupe-de-juliette).

Cette petite fille-là, elle, elle en connaît des choses que toi, tu ne sais pas. Que toi tu ne comprends pas et que tu ne comprendras JAMAIS.

Tu ne comprendras jamais pourquoi du jour au lendemain ta progéniture va décider qu’elle n’aime pas le spaghetti alors qu’elle ADORE ça normalement, mais qu’elle se met à saliver sur le ribsteak saignant de papa et la brochette de crevettes de maman quand tu avais pris la peine de lui cuisiner ce qu’elle aime.

Tu ne comprendras pas non plus pourquoi une journée, elle est en amour avec sa sœur et le lendemain, elle fera tout pour la faire pleurer.

Pas de danger que tu comprennes non plus pourquoi aujourd’hui, elle décide de redécouvrir le goût de la peinture rouge ou encore pourquoi elle décide de tirer la queue du chien (mais-maman-c’est-parce que-je voulais-juste-euh-je-l’avais-pas-vu).

D’un autre côté, est-ce que ça serait aussi plaisant d’avoir des enfants prévisibles, qui ne changent jamais d’idée, qui ne nous prendraient pas de court à tout moment, qui ne pousseraient pas notre patience à bout une fois de temps en temps?

Oui. Ben oui.

Annie Nobert
ANNIE NOBERT
Crédit : MNStudio/Shutterstock.com

Annie Nobert

Je suis la Rockstar de deux petites groupies qui me suivent partout, même dans les endroits les plus intimes. Elles ont deux et trois ans et demi et je commence à avoir hâte qu’elles découvrent One Direction. J’ai fait mes études à l’Université de Montréal en communication promotionnelle, mais je travaille dans le communautaire. J’ai toujours eu plein d’idées pour partir une entreprise, jamais de temps pour les réaliser. Aujourd’hui , je me gâte. Je vais écrire. J’ai toujours adoré écrire alors je me joins aux parfaites mamans cinglantes pour partager quelques lignes de ma vie avec vous.

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2 Comments

  • La mienne aura bientôt 4 ans (dans 2 semaines) au moins elle n’a pas de frère ou soeur, ce serait sûrement catastrophique haha mais la phase du « je suis capable de tout faire seule » va se transformer en « mamaaaaaaannnnnn aide moi, je veux que tu m’habilles, je veux que tu m’essuies, je veux que tu me fasses manger », ouin soudainement, elle est plus capable de rien faire seule lol Mais bon, apparemment c’est une phase entre réaliser qu’elle devient une grande fille et vouloir rester bébé. J’ai très, très peur du 4 ans maintenant lol

  • J’ai un garçon de 3 ans. Ils étaient si cutes avant…je comprends aussi que ça gosse au quotidien des petites bêtes qui deviennent autonomes. « c’est normal, c’est leur développement, ils prennent conscience de leur petite personne » Dans notre belle vie d’adulte productif, ça clash. Mais c’est beau, c’est juste long et faut negocier. Pis on n’a pas fini, c’est jusqu’à l’adolescence…malheureusement, c’est le deal qu’on a signé quand on les a fait (ok, c’était écrit en très petit caractère dans le contrat!) Et juste pour alléger…je suis intervenante avec des kids qui ont été abusés et négligés…Et eux, ont aimeraient qu’ils aient passé par ses étapes « normales ». Comptons nous et eux chanceux!!!!! Les conséquences sont vraiment tristes pour eux, si
    vous saviez! Faque amène-en des NON, chu capable maman!!!

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