woman breastfeeding

J’aime allaiter

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J’ai toujours pensé, à tort, que j’allaitais par paresse. L’allaitement me paressait tellement simple; on lève le chandail et hop! La préparation des biberons, le lavage, la stérilisation et la peur de ne pas stériliser assez longtemps et de contaminer mon bébé étaient suffisants pour m’empêcher de même songer aux biberons. Mais même si le biberon prend plus de logistique, il comporte aussi certains avantages comme celui de pouvoir déléguer quand tu manques de sommeil ou quand tu veux prendre du temps pour toi autre que pour une sortie de dix minutes au dépanneur. Mais ça, on le sait toutes déjà.

Même si l’allaitement peut paraître ultra simple, il ne l’est vraiment, mais vraiment pas. Parce qu’on ne se le cachera pas, allaiter c’est un peu se mettre un boulet autour du pied pendant quelques mois, surtout si tu es une freak comme moi qui pratique l’allaitement exclusif et qui n’arrête qu’autour d’un an ou même plus. Une freak qui a une peur bleue de donner un biberon même s’il contient du lait maternel parce qu’elle ne veut pas risquer que bébé refuse le sein après.

J’ai peur du biberon car j’aime ça allaiter.

J’aime sentir la petite joue de mon bébé contre moi pendant qu’il boit. J’aime le regarder boire et je suis fascinée de pouvoir créer du lait pour lui. J’aime voir mon reflet dans ses yeux. J’aime quand il me regarde et qu’il me sourit, laissant échapper le sein de sa bouche et trouver ça tellement drôle qu’il a de la difficulté à le reprendre. C’est notre petite complicité.

J’aime voir ses petites joues bouger sous l’effort de la tétée. J’aime la façon dont il cherche le sein quand il est affamé, comme un petit piranha en quête de sa proie. J’aime quand il me regarde repu avec un sourire aux lèvres et une coulisse de lait sur le bord de la joue.

Allaiter m’oblige à prendre plusieurs pauses dans ma journée et ne faire rien d’autre que de le regarder et je suis là, à le contempler, lui qui s’est endormi, le ventre plein.

J’apprécie tout simplement ces instants.

En vérité, je n’ai pas vraiment réfléchi à la façon dont je souhaitais le nourrir et je ne détiens pas de grandes vérités; je l’ai simplement fait naturellement. Il n’y a aucune mauvaise façon de nourrir son bébé, mais ayant allaité une fois, j’en suis devenue accro. Et maintenant, je garde le biberon très loin, un peu par égoïsme, car je veux garder ces moments, nos moments, juste pour moi. Le plus longtemps possible.

Et même si je dois surveiller mes consommations, trimbaler bébé partout où je vais, me priver de certaines activités et de beaucoup d’heures de sommeil, je n’arrêterais pas d’allaiter pour rien au monde, car c’est la façon avec laquelle je suis le mieux, la façon que j’aime.

Alors à toi qui me lis, peu importe la méthode que tu as choisie pour nourrir ton petit, l’important est que tu sois bien dans ton choix et que tu trouves autant de bonheur à le faire que moi et que ton petit ait le bedon plein et le sourire aux lèvres.

Audréanne Landry
AUDRÉANNE LANDRY
Crédit : Romanova Anna/Shutterstock.com

Audréanne Landry

Jeune maman de 25 ans et de trois magnifiques enfants dont un fraichement sorti du four, je jongle avec ma vie de famille recomposée et le fameux questionnement sur ma vie professionnelle (''qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire''). Je suis aussi un peu masochiste puisque nous avons ajouté un chien à notre belle famille et celui-ci semble trouver que j'ai trop de souliers. Je commence à avoir une maîtrise dans le multitâches grâce à mes rejetons, la preuve; j'écris ses quelques lignes en allaitant.

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8 Comments

  • Ahhhhh je me sens tellement comme ça moi aussi je me retrouve dans ce texte comme si je l’avais écirs moi même. Ma puce à 4 mois maintenant et ça été jusqu’à date un allaitement exclusive non en faite on a donné le biberon il y a 3 semaines avec mon lait bien sûre pour voir si elle le prendrais parce que j’ai 2 spectacles ce weekend une soirée nous devont la faire garder pour un gros 2h30 pour la première fois et l’autre soirée mon amoureux vas être avec elle et le pire dans tout ça c’est que pour 3 biberons en 1 mois qu’elle auras bu avec mon lait je me sens tout à l’envers , comme si elle n’avait pas besoin de moi , je me sens presque égoiste mais je n’aurais jamais pensé aimer l »allaitement autant dans ma vie de maman!

  • J’adore ton texte, j’aurais pu l’écrire. Ça définit tellement bien mes sentiments face à l’allaitement! Mon bb a 5 mois et demi et allaitement exclusif, les biberons qu’on m’a offert en cadeaux dans mon shower sont encore dans les boites, loin dans un armoire… j’adore allaiter!

  • Ça n’a pas de prix (sans égal et gratuit), c’est tellement naturel que je compatis avec cette société qui nous culpabilise d’allaiter. Mais quelle tristesse! La seule chose que je regrette pour ce 2e enfant, c’est qu’à 4 mois passés je viens de commencer l’introduction du biberon et c’est très très très treeeeees dur. Avis aux mamans allaitantes qui vont reprendre le travail, habituez les aux biberons petits et ce avant qu’ils ne soient trop « grands » pour piger et refuser le bib. Trop de stress et de pleurs pour rien de notre côté…

  • Merci pour cet article !
    J’ai l’impression que vous avez écrit tout ce que je vis et ce que je ressens ! Si j’avais votre talent pour l’écriture j’aurais pu écrire ce même texte.
    Entourée de maman qui donnent toutes le biberon, je me sens moins seule en lisant votre témoignage.
    Merci à vous et que votre heureux allaitement puisse continuer de nombreuses semaines et même de nombreux mois.

  • Je partage ces sentiments.
    J’ai allaité ma première fille jusqu’à ses 15 mois.
    J’allaite encore ma deuxième qui vient de prendre 18 mois.
    La première s’est détachée toute seule du sein et n’a jamais connu le biberon.
    Le deuxième ne semble pas prête de décrocher. C’est elle qui décidera.
    Parfois l’épuisement (du au manque de sommeil à cause de nuits hachées par les réveils-tétées) me font penser que je suis un peu « esclave »de mon bébé mais le geste est tellement tendre et fort qu’on l’accepte naturellement.
    Nos bébés nous le rendront.

  • ?c’est tellement moi…
    mon bébé a 16 mois et je l’allaite encore.
    Je ne dors pas assez pour le moment mais tout ce qui m’importe c’est le bien être de mon bébé , tant pis ça ne durera pas toute la vie

  • Voilà un article dans lequel je me retrouve totalement !

    Je n’ai pas allaité mon fils parce que cela me paraissait inconcevable. Un rejet total de l’allaitement dès la salle de naissance ! Un dégoût même de la chose… pourtant, c’était un bébé désiré depuis des mois, difficile à concevoir et une fois dans mes bras non hors de questions de le mettre au bout de mon sein !
    Gros baby blues derrière parce que je n’étais pas une bonne mère ( du moins c’est ce que je pensais de moi ) pourtant je débordais d’amour Pour lui

    Et puis 8 année et un divorce plus tard, une rencontre… 1 mois plus tard, une énorme surprise s’est installée au creux de mon ventre : une fille !!!

    Non je ne l’allaiterai pas parce que ce n’est pas pour moi… 9 mois plus tard après un accouchement express et très douloureux voilà que de moi même je mets ma fille au sein… comme un réflexe primaire et animal j’ai eu besoin de la nourrir
    4 mois plus tard et depuis ce jour l’allaitement fait parti de mon quotidien et je compte allaiter le plus longtemps possible !

    L’allaitement a non seulement changé ma vie et il m’a transformé ! Je suis une maman confiante, sereine et il m’a même permis de me pardonner les débuts difficile avec mon fils !
    Je me sens forte, je me sens pleinement maman et dans ma vie de femme je me sens plus sûre de moi je suis fière des moi j’ai presque réussi à m’aimer un peu !
    J’ai une relation extrêmement forte avec ma fille c’est à moi qu’elle a offert ses premiers regards, sourires et éclats de rire… l’allaitement a permis de me rapprocher de mon grand garçon et de m’apercevoir de la richesse que j’ai à la maison !

    À toutes les futures mamans qui hésitent, les jeunes mamans qui doutent : accrochez vous car c’est un moment extraordinaire à vivre … et vos bébés eux aussi bénéficient de ces instants qui n’appartiennent qu’à vous et que personne ne peut vous voler c’est gravé à jamais

  • Je me reconnais aussi dans ce magnifique témoignage : allaiter est presque une « drogue » pour moi ! Ma fille a 8 mois et je l’allaite et c’est indescriptible cette sensation de bonheur lorsqu’elle tete. Je lui fais des câlins, elle me caresse la main, joue avec mes cheveux, me sourit c’est génial ! Parfois c’est moins marrant elle tete mal lors des poussées dentaires… en tout cas j’appréhende le jour où cela s’arrêtera.

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