little kid shopping cart

Le supplice des commissions en famille en 9 points

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Samedi, tu dois affronter la grande épreuve des emplettes avec tes flambettes en l’absence de papa. Pas que t’apprécies pas, non. Mais c’est beaucoup moins facile et relaxant qu’en solo; on se cachera pas qu’il y a des choses plus reposantes que de courir les spéciaux en tant que gestionnaire d’enfants coincés dans un panier.

#1  Faire l’embarquée du club dans le véhicule

Il faut que tu embarques tes p’tits un à un dans l’auto, p’tits sûrement en crise pour un paquet de raisons qui t’échappent. C’est donc avec quelques coups de pied bien placés dans les côtes que tu te retrouves finalement les fesses assises du côté conducteur, déjà à bout de souffle même si t’es toujours dans ton driveway.

#2  Stationnement pour famille

Tu arrives dans le stationnement, t’en spot un pour la famille, près de la porte. Au moment où tu mets ton clignotant, toute fière en te disant que tu devrais aller te chercher un billet de loto tellement que t’es chanceuse, tu te fais voler ton spot par un adulte. Seul. Aucun enfant en vue. Tu sais qu’il t’a vu. Mais tu restes là, la bouche grande ouverte parce que même si c’est probablement la centième fois que tu te fais faire le coup depuis quelques années, t’en reviens toujours pas que des gens puissent faire ça. Tu t’en retournes la rage au ventre te stationner au fin fond du parking. Pour tirer du positif de tout ça, tu te dis que ce cinq minutes de marche-là va être un quasi-training avec ton plus jeune dans les bras et tes deux autres qui te tiennent par la main (ou plutôt que tu tiens par les bras) jusqu’à la porte d’entrée. Avec le gros soleil plombant ou les pieds dans slush, c’est selon.

#3  Les paniers

Oui, ils sont gros. Mais quand tu en remplis un seulement avec les p’tits, t’es pas terriblement d’avance. Fait que soit tu prends la chance de faire écraser ton stock par des petits pieds d’heureux piétineurs ou tu prends le risque d’en traîner un autre derrière pour remplir le tout. Tu voudrais bien prendre la première option, mais avec deux enfants en manque de couches, tu sais bien que juste avec ça, tu perdrais assurément ta game de Tétris.

#4  Les allées

C’est foutrement bien pensé par les gens du marketing; les allées sont juste assez larges pour que ton panier frôle celui de l’autre qui vient en sens inverse, question de sauver de l’espace, mais aussi juste assez étroites pour que tes enfants soient capables d’attraper tout ce qu’il ne faut pas au passage. La notion du risque d’un pot de betteraves qui éclate en se fracassant par terre juste parce que tu voulais voir si tes bras étaient assez longs pour l’atteindre n’est définitivement pas acquise à trois ans et demi.

#5  La gestion des envies urinaires

C’est normalement facile de soulager l’envie d’uriner pressante d’un garçon en âge d’aller à la toilette. Mais ça arrive toujours quand tu es dans le coin opposé des toilettes du magasin et tu te dois de courir avec tes deux paniers de long, sans toucher (ou frapper de plein fouet) un autre client dans les allées avec un petit poulet qui hurle qu’il ne se peut donc plus.  Embarque le plus grand sur la toilette, retiens l’autre qui veut se sauver par en dessous pour aller voir qui se cache à côté, retiens le bébé qui ne se tient pas assis, etc. Tant qu’à être là, tu te dis que tu es peut-être aussi bien de vider la tienne toi aussi. Mais comment ? Oublie le projet. Avec la descente urinaire de tes grossesses rapprochées, c’pas une petite fuite de plus ou de moins qui va changer ton avant-midi.

#6  Bébé a soif

T’avais tellement peur que ça arrive ce mauvais timing-là que c’est arrivé. Si tu allaites, j’te donne un trophée pour gestion de situation de crise. Si il est au biberon, essaie de trouver une place pour le faire réchauffer puis de lui donner direct dans le bec tout en essayant de pousser-tirer ton wagon d’une main. Avec un pied peut-être ?  Ou tu te park sur le bord d’une allée qui ne comporte préférablement aucun pot en vitre (voir le #4).

#7  Le moment ultime, la caisse

C’est fait, t’as (tu penses) pris tout ce qu’il te fallait pour survivre à la fin de semaine. Arrivée à la caisse, tu es prise d’assaut par un nombre incalculable d’étrangers qui te demandent comment tu fais, pourquoi papa n’est pas avec toi, pourquoi tu n’as pas fait garder tes petits et certains mettent leurs mains-doigts dans le visage-cheveux-bouche des enfants pendant que t’essaies de tout mettre sur le tapis roulant. Ton plus vieux a le rhume et comme il est gentil et fait comme tu lui as montré, il n’éternuera pas dans le visage de sa sœur; donc il se retourne et  le fait malencontreusement dans le panier d’épicerie de la personne derrière toi. Oups, tu reconnais le visage de la personne qui t’a volé ton parking pour famille. Onnn, tristesse. Ça s’appelle le karma.

#8  Le carrousel de Schtroumphs et/ou les machines à gommes ballounes

T’avais prévu le coup, t’as gardé une petite poignée de change dans tes poches pour les p’tits. Non, ça dure pas longtemps. Oui, ils vont t’en redemander. Mais t’sais, c’est pas de leur faute, pis ils ont quand même été champions, non ? On peut ben leur faire plaisir un peu, même si la chanson qui accompagne le tout va te suivre toute la journée, leur sourire en vaut le coup.

#9  La délivrance, retour au véhicule

Tu sors de là avec ton panier plein à craquer, un p’tit dans les bras, les autres qui se tiennent après le panier.  La même rengaine commence : veux-pas m’attacher, veux pas de musique, veux de la musique plus forte, veux ci, veux ça, maman, ma sœur me lâche pas, maman, j’ai encore envie de pipi, maman ci, maman ça. T’es zen. Ton exercice de cardio militaire te donne un p’tit break jusqu’à la maison.

Mais ne fais pas l’autruche, attache ta tuque, il te reste la cerise sur le sunday. Les emplettes à rentrer, avec en prime plusieurs enfants endormis habillés en hiver qu’il faut que t’ailles mettre au lit, un à un en les déshabillant comme si tu devais désamorcer une bombe.

T’es loin d’être sur ton dernier mille fille, lâche pas.

Mélissa Rondeau
MÉLISSA RONDEAU
Crédit : Tomsickova Tatyana/Shutterstock.com

Mélissa Rondeau

Autrefois sirène devenue baleine, j'ai l'immense bonheur de partager ma vie avec le plus beau des requins, le plus sage des poissons-chats de 3-ans-j’suis-grand-bon », la plus espiègle des piranhas et le plus charmeur des petits menés. Essayant tant bien que mal de me garder la tête hors du courant infernal de la perfection maternelle, je fais de mon mieux pour rester une amoureuse attentionnée et une maman amusante qui tente de garder le cap . Au travers des regards des autres qui me font souvent parfois douter de ma façon de faire ou encore de l'état de ma santé mentale, j'aime surtout apprécier les petits sourires que je croise où je suis capable de lire « High five la mère!» Après tout, on ne fait ça qu'une seule fois, aussi bien le faire sans crainte du jugement et avec un amour aussi pur et puissant que celui que nos enfants nous donnent en retour !

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