woman crying

Ta dépression

woman crying

Tu sais ma belle, ça fait un méchant bout que t’es fatiguée, non bien plus que ça, épuisée, au bout de ton grand rouleau, tu vois noir. Tout le temps. Il n’y a aucun mot pour décrire ce que tu ressens. Tu pleures à chaudes larmes rien qu’à regarder ta pile de linge sale, ton lit à faire, ton souper à préparer. Te lever du lit le matin devient une grande corvée, jour après jour après jour…..

Toutes ces petites choses du quotidien te semblent maintenant des montagnes insurmontables. T’as juste le goût de te vautrer dans ton lit puis de jamais en ressortir. T’essaies de garder le cap, la tête haute, de sourire, mais tu ne te ressembles même plus tellement ton visage est défait à force de pleurer.

Ça va au-delà du stress, de la fatigue et de l’anxiété. Ce n’est pas ça. Tu ne ressens plus aucune émotion. Rien. Le néant. Seulement la peine qui emplit ton coeur sans que tu saches pourquoi. Tu as tout ce dont tu as toujours rêvé. Mais qu’est-ce qui se passe avec toi? Ta tête ne cherche qu’à se mettre en mode shutdown. Ça ma belle, ça s’appelle la dépression. Pas une déprime saisonnière là! Ce gros mot méchant que tu redoutes et qui te hante depuis un bout, mais que tu fais revoler du revers de la main en te disant : Non, pas moi!

Oui, ça se peut. Ça se peut que ce soit à toi que ça arrive. C’est une maladie, t’en es pas à l’abri. T’es même plus un brin fière, tu ne te prépares plus, à quoi bon? Ta libido est passée de 8/10 à -50/10, ton chum ne te parle presque plus parce que tu ne fais que pleurer et que tu prends toutes ses petites jokes pour du cash. Il a beau essayé de t’aider mais il ne te reconnaît plus, il ne comprend pas pourquoi du jour au lendemain, tout a basculé. La télé joue le soir et tu la fixes sans même cligner des yeux un seul instant. T’as de la misère à t’occuper de toi-même, tu ne peux certainement pas continuer de bien t’occuper de tes enfants, tu le fais par mécanisme.

T’sais, il y a de l’aide qui existe. Tu dois l’accepter, t’es rendue là. Tu as besoin qu’on t’aide. Les superwoman, ça existe pas. Arrête de penser que c’est passager, que bientôt tout ira mieux, que tu reprendras le dessus. Parfois parler à quelqu’un d’objectif et d’inconnu peut te faire le plus grand bien. Par contre, ce n’est probablement pas assez non plus. Tu auras peut-être besoin de l’aide de la médecine. Mais avant tout, tu as besoin d’un break. Un vrai. Je parle pas ici d’un soir à toi là, tu as besoin d’envoyer ton chum avec les enfants chez sa famille pour quelque temps ou de te sauver à l’autre bout du monde toute seule et d’aller brailler ta vie. Prendre une grande pause. Ta tête est si pleine que ça déborde. T’as besoin de faire le vide et c’est pas en restant chez toi à essayer de garder la tête hors de l’eau que ça va tout régler. Je te le dis, je suis passée par là moi aussi. Tout ce que ça va donner d’essayer de continuer d’avancer, c’est de continuer à t’enfoncer.

Tu peux passer à travers. T’as juste besoin d’un petit coup de pouce et de lâcher prise. De te donner du temps. Ça vaut vraiment la peine, tu verras. Le soleil va briller encore pour toi, tu dois seulement laisser passer cet ouragan. Pense à tes enfants, qui voudraient bien voir leur mère sourire. Bientôt, tu te reconnaîtras à nouveau et tu en ressortiras beaucoup plus forte. Tu retrouveras le goût de rire. Tu cesseras enfin de pleurer et d’avoir toujours ce maudit motton dans la gorge. T’as pas à avoir honte, t’as pas à cacher ton état. Tu dois en parler. C’est plus que normal, c’est un signe de courage que d’avoir essayé trop longtemps. Prends soin de toi pour une fois, tu le mérites. Tu mérites de t’arrêter un peu et de respirer. Les gens qui t’aiment comprendront et seront là pour toi, une fois qu’ils sauront. Tu seras bien entourée, écoutée et aidée. Ne te sens même pas coupable de les laisser faire. Tu en as grandement besoin.

Alors vas-y. Fais-le pour toi. Va chercher l’aide dont tu as besoin. Personne ne te juge quoi que tu en penses.

La vie n’est peut-être pas très belle maintenant, mais elle le sera à nouveau, je t’en donne ma parole.

Nadine Nantel
NADINE NANTEL
Crédit : SvetaZi/Shutterstock.com

Nadine Nantel

Âgée de 37 ans, je suis une - loin d'être parfaite - maman comblée de trois enfants, dont deux beaux ados jumeau et jumelle de treize ans et une grande fille de presque neuf ans, de deux pères différents. Nous sommes donc une famille recomposée, comme plusieurs autres. J'aspire donc à être une bonne maman depuis déjà 13 ans. J'ai toujours aimé les enfants et depuis 5 ans, j'ai joint l'utile à l'agréable en devenant éducatrice à la maison avec mon petit milieu familial. J'ai laissé tomber mon travail bien rémunéré pour devenir maman par intérim de magnifiques petits monstres âgés de 1 à 5 ans et j'adore ça!

Plus d'articles

Post navigation

9 Comments

  • Mon dieu que chaque mot je le ressens…. comme si tu étais dans ma tête ! Beau texte encourageant !! Merciii 🙂 C’est trop vrai tout ça…. mais quand on est dedands on ne voit pas le bout… Il fait en parler a quelqu’un de confiance et aller chercher l’aide nécessaire !!! C’est signe de courage, que d’avoir essayer trops fort trop longtemps

  • Merci … très beau … je viens de me reconnaître … mais ou chercher l’aide??? Rien de mensionner dans le texte??merci de vos refererences!

    • Ton médecin de famille peut t’orienter vers un psy, il y en a qui sont spécialisés dans les dépressions parentales, dans des planning familiaux parfois. Ca en vaut la peine, je sais ce que c’est aussi…

  • La première étape est de rencontrer ton medecin de famille. Il pourra selon le cas te donner un billet darret de travail et/ou une medication si besoin (ça reste toujours ton choix). Si tu as un Programme d’aide aux employés, appelle et utilise les seances. Sinon, fais tout de suite une demande à l’accueil psychosocial de ton clsc. Tu rencontreras quelqu’un de neutre, de formé pour t’aider pendant cette passe. Si tu as des idées suicidairea, appelle un centre JEVi. Ils sont les specialistes. Bonne chance à tous ! Et n’oubliez pas… il n’y a aucune honte à avoir. Je suis travailleuse sociale et j’ai fait un burn out ! Haha donc vraiment… personne n’est à l’abri. ?

  • Très touchant comme article! J’en ai eu les larmes aux yeux! On donne tellement notre maximum et pourtant, on a toujours l’impression qu’on pourrait faire tellement mieux.

  • Tellement vrai! Souffrant, difficile à remonter, à comprendre par l’entourage. Chaque jour tu t’efforces de mettre ce masque en publique, masque qui laisse paraître que tu n’es pas si pire, que tu es capable de sourire, de placer quelques blagues, bien que tu cherches sans cesse le mot que tu veux dire ou encore que tu perds le fil de ta pensée. Certains souvenirs s’evaporent, je ne me souviens plus de certains événements qui sont arrivés depuis que tu es dans cet état. Tu as l’impression que tu ne redeviendras plus jamais toi-même, ressentir de la joie, avoir hâte, sentir en confiance, trouver le bonheur à simplement savourer un café. Chaque jour tu brasses dans ta tête un millier de questionnements, tu ne peux demeurer concentrée, tu es ailleurs. Tu te sens seul, tu aurais besoin d’aide, mais de l’aide, tu ne sais pas comment la recevoir, la demander. C’est toi qui depuis toujours porte les autres, leurs soucis, leurs problèmes, tu en as pris beaucoup en charge, assez que tu n’arrives plus à savoir ce que toi tu aimerais, ce qui te ressemble à toi, qui tu es, tes envies. Tu te souviens de quelques activités que tu aimais bien… Mais présentement rien ne te tente… Les émotions sont toutes figées. Tu ressens bien celles qui font mal mais les autres non. Une fois de temps en temps tu te souviens d’un moment où tu te sentais en harmonie avec toi même et là tu as une idée, je vais refaire cela, je me souviens de m’être sentie bien. Puis l’espace de quelques seconde, tout s’évapore, ça semble compliqué, tu hésites, tu es fatiguée, tu combats tes idées dans ta tête puis tu finis par être épuisé, aller te coucher et finalement n’avoir rien fait de ce qui circulait dans ta tête…. Et la spirale de douleur continue….

  • Alors le peu que j’ai lu c’est totalement ce que je vis depuis le début de l’année sauf que moi je n’ai pas mes filles avec moi,d’où sûrement cette situation que je vis depuis 8ans qui me bouffe la vie car tout le monde sen fou de moi surtout les professionnel mais aussi mon entourage ma mère et mes soeurs surtout lui mon chéri il en a marre que je pleure tout le temps et que je sort plus il me force même a manger malgré que j’ai souvent mal au ventre.Quand je prend rdv avc ma psy sa sert rien elle écoute mais c’est conseil c’est pareil me dénigrer du coup sa sert a rien alors si vous avez un conseil je suis preneuse même si je sais que yen a pas mais au moins sa ma fait du bien de m’exprimer.

    • Bonjour maman perdu.
      Je suis pas mère mais belle et bien la fille d’une mère. J’ai traversé le torren de la dépression. Je suis aujourd’hui encore en phase de remonter qui est difficile mais tellement beau a la fois.

      Pour commencé à aller mieux un petit conseille d’amis dépressif :
      accepté le faite que tu sois en dépression. Ensuite choisi le psychologue qui te correspond ( autrement dit avec qui tu es le plus à l’aise.) ( je m’y connais en choix de psychologue, j’en ai fait 12 avant de trouver la bonne personne qui ma permis de m’en sortir.)
      Écrit si la parole ne marche pas c’est une bonne sorte de thérapie ( écrit tout se qui te passe par la tete , sa peut être tout et n’importe quoi, que ça est du sens ou non.)
      Après laisse toi porter un peu par la dépression le temps fera les choses (ai du recule mais n’abandonne jamais) et il faut aussi que tu contribue à ton bien être : une liste de petit bonheur simple?
      Parle de tes écritures à ton psy il aurait peut être un nouvel angle de vus sur ce qui te préoccupe. (Peut être que se sont de minim choses, mais qui sont pour toi d’une grande importance.)
      Surtout prend tout le temps qu’il te fait pour remonter la pente de la dépression, parfois tu aurais l’impression de tombé encore plus bas, mais garde espoir, c’est pas finis. La persévérance, l’acceptation de « l’échec » et des mains qui te sont tendu : acceptelais (même si ce ne sont pas celles que tu souhaiterais qu’elle te sont tendu). Tout sa sont des outils que tu peut trouver en toi.
      Avec tout mon courage et mon amour.
      Je vous souhaite que le bonheurs viennent vous embrasser avec c’est grand bras.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *