woman sad on bed with baby

La maman qui n’aimait pas son congé de maternité

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Il faut que maman te parle mon amour.

Ce matin, mon coeur est scindé en deux d’envier papa qui part au travail et rêver de prendre sa place en même temps que de te tenir mon bébé, bien au chaud au creux de mon bras, en me traitant de mère indigne de ne pas apprécier le temps qui file trop vite .

Non mon bébé , maman n’est pas ce genre de maman. À apprécier fois mille ce bout de vie qui passe, ce temps-là je n’arrive pas à le saisir complètement, ma tête n’est pas bien entre ces quatre murs avec toi, j’ai la tête qui bouille d’être ici, à ne pas me sentir utile, à ne pas m’affranchir comme je le fais à travers mon travail …Mais en regardant ta bette de bébé presque parfait, j’ai comme une grosse paire de mains qui serre mon ptit coeur en deux, parce qu’il est si grand et rempli d’amour pour toi et ta grande sœur ….mais il ne s’aime pas présentement .

Maman n’arrive pas à s’aimer en congé de maternité. Maman n’arrive pas à apprécier pleinement son rôle de mère. Parce que je ne suis justement pas seulement une maman.

J’entends déjà les murmures, les commentaires et les jugements. Que mon rôle de femme en ce moment, c’est d’être  auprès de mon enfant. Pour entendre son premier mot, le consoler quand il pleure, déceler ses besoins et lui donner ce réconfort que seule moi peux lui apporter. Lui faire sa première purée, lui donner sa première *pelletée* de céréales , assister son première sourire, entendre son premier rire .

Non, moi l’ingrate, je ne cherche qu’à fuir ces merveilleux moments par mon égoïsme de seulement vouloir m’affranchir et m’aimer plus.

Mais mon amour, il n’y a pas de lois tacites, de parchemins écrits des siècles anciens, de livres vieux comme le monde qui affirment que c’est seulement aux mamans d’assister à tout ce que tu feras bientôt pour la première fois …. il y a un être tout aussi important que moi dans ta ptite vie qui commence, et ce sera probablement ton premier mot qu’il entendra avec plaisir : papa.

Et maman ne sera jamais malheureuse que ton premier mot soit le sien. Parce qu’il le mérite autant que moi.

Maman doit s’écouter, pour être heureuse, plus patiente et plus disponible. Maman doit se distancer de la maternité pour savoir mieux l’apprécier le soir, le matin et les week-ends, dans tes câlins et tes prouesses de bébé, dans tout ce temps de semaine que je n’aurai pas avec toi, mais que je tenterai du plus beau de ma personne de rattraper avec toi et ta sœur dès que j’aurai une minute.

Maman doit s’éloigner, retourner au travail pour s’aimer plus, mais vous aimer encore mieux, comme vous le méritez .

Mon amour pour vous n’a rien à voir avec ce que je ressens, ce besoin de sortir de la maison. C’est une partie de moi qui n’appartient qu’à moi seule.

Je n’aurai jamais de regrets à vous avoir eus, désirés et aimés dès que je vous ai vus. Vous serez toujours ce qui m’est arrivé de plus beau et ce qui me rend le plus fière et forte. Mais maman a peur que si elle ne laisse pas la place à papa auprès de toi et ta sœur, que je ne sois pas la mère qu’il vous faut. Une maman amère, impatiente et malheureuse. Parce que ce qui me rendrait le plus triste au monde, c’est que ce soit vous qui ayez des regrets. D’avoir une maman qui ne vous mérite pas, parce qu’elle ne s’aimera plus et se sera perdue avec les années. Juste à penser à lire ce genre de regrets dans vos yeux et j’ai le goût de pleurer ….

Maman retourne travailler mon bel amour, mais je serai toujours là pour toi et ta merveilleuse grande sœur. Vous pourrez toujours compter sur moi. Pour vous écouter et vous aimer plus à chaque jour de ma vie. De ma vie de femme, d’amoureuse et de maman .

Sarah Giguère
SARAH GIGUÈRE
Crédit : Africa Studio/Shutterstock.com

Sarah Giguère

Jeune maman d’une adorable boulette de trois ans et demi, j’adore ma vie de femme, d’amoureuse et de maman qui s’arrache parfois les cheveux de sur la tête à travers la routine garderie-travail –famille recomposée. Aimant autant jongler avec les mots que les tâches quotidiennes, j’arrive à dédramatiser certaines situations que je pense toujours être seule au monde à vivre. En écrivant, je parviens à rire plutôt que de pleurer sur mon sort en extériorisant le trop-plein.

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