baby on shoulder

S.O.S. régurgitations : le bébé pas de clapet

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Ça fait deux semaines que t’a accouché d’un p’tit 6 livres de bonheur que tu cajoles. La vie est chouette, la routine s’installe.

Du jour au lendemain, comme ça, un beau matin, bébé régurgite. Au début, tu te dis que c’est normal. Tout bon bébé qui se respecte passe par là. Quelques jours plus tard, il t’envoie un jet style boyau d’arrosage. Splash! Il a décidé de jouer au pompier, ton beau bambin chéri. Tu pars à rire, tellement ça te surprend.

Mais tu commences à rire jaune quand tu te rends compte que ça empire, que ça se répète. Et tu finis par ne plus rire du tout quand tu vois qu’il ne prend pas de poids, qu’il reste si petit.

Pendant que ton bébé redécore le plancher de la maison 15 fois par jour et se prend pour un artiste peintre sur tes chandails, tu fouilles sur Internet. Erreur. Les mots « sténose du pylore », « déshydratation » ou « opération » viennent même perturber tes cauchemars.

Tu fais des calculs bidons basés sur des approximations débiles : X ml ingérés – Y ml régurgités = un estomac vide. Ton cerveau t’envoie alors un seul message hormonal et la sirène s’allume : ton petit va mourir si tu ne fais rien. L’alarme se déclenche et la panique s’invite chez vous. Dépêche, la madame. Pitche-toi sur le téléphone et pitonne tous les numéros des sans rendez-vous que tu peux trouver. Dérange les secrétaires et harcèle tout le personnel un tant soit peu médical. Tant qu’à y être, arrache-toi donc une poignée de cheveux et vide quelques boîtes de mouchoirs.

Par chance, t’as une mère/tante/amie/cousine/etc. infirmière qui en a vu d’autres et qui vient te déverser des litres d’expérience. Verdict : ton chérubin n’a pas de clapet. Oui oui, madame, son clapet ne clapette pas. Il a bien beau avoir cet appendice masculin qui lui pend entre les jambes, mais il lui manque ce minuscule morceau qui ferme l’entrée de son œsophage. Problème principalement masculin qui se résorbe avec la position verticale, soit la marche, te dit-on. Attache ta tuque : t’en as pour un an à laver des pyjamas qui resteront tachés, à te et à le changer 10 fois par jour.

En attendant, ta mère/tante/amie/cousine/etc. infirmière te donne des trucs pour diminuer les régurgitations. T’as beau tout respecter à la lettre (soulever la tête du lit, changer de lait, tenir ton bébé à la verticale après le boire, etc.) rien n’y fait. Malgré ta dévotion qui traverse les frontières de la planète, ton bébé continue à déverser des flots de lait. Toi, tu traverses un désert. Au fond de ton corps, la panique et l’impuissance te tenaillent toujours et t’as peur, encore et à toute heure du jour. « Il va mourir » continue de cogner à la fenêtre de ta conscience. T’as besoin d’un break.

Ok. Respire.

Cuba t’appelle. Tu fais tes valises pour un tout inclus, tu seule. Va te reposer à l’ombre des cocotiers, ma cocotte.

En revenant, t’es toujours pas plus reposée (ah l’avion), mais quelque chose a changé. De fondamental. T’as lâché prise. Tu sais pas comment et tu t’en fous. Ton petit gars continue à régurgiter et toi à essuyer sans fin les dégâts. C’est plus grave, parce que tu viens juste de découvrir que t’es devenue plus forte et que, t’sais, tu ne le laisseras jamais mourir, ton bébé. Dans ton hystérie, t’avais juste oublié que les hôpitaux existaient…

Mais entre toi et moi, tu pries pour que ton deuxième bébé soit une fille. Fiou. Dieu existe.

Brigitte
BRIGITTE
Crédit : Paul Hakimata Photography/Shutterstock.com

Brigitte

Je suis une jeune vieille mère de deux p’tits cocos qui adore lire, dormir et placoter. Même si je vénère ma marmaille, celle-ci me tape parfois profondément sur les nerfs, si bien que je me retrouve moi-même à endosser des émotions infantiles. Pour évacuer ce trop-plein, deux choix s’imposent : chialer ou faire swigner et giguer mes petits. Selon mon nombre d’heures de sommeil, je me paye la traite avec la première ou la deuxième option. Les émotions dans le tapis, c’est ma spécialité. Pas besoin d’hormones!

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