xmas tree

Quand tu décides de faire le sapin

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Mardi matin, 29 novembre, 8h02.

Tu t’assois à table avec ton bol de céréales molles et tu le fixes parce que si tu lèves les yeux et que tu croises leur regard, ça en est fini pour toi.

Tu te sens observée mais tu ne flanches pas, non, tu restes concentrée pis tu regardes ton bol, oh que tu le REGARDES. Tu veux une gorgée de café? Vas-y à tâtons. OK, ça y est, tu es passé maître dans l’art d’éviter la question, et en fait, tes p’tits semblent carrément avoir oublié de te la poser, cette dite question qu’ils te posent en boucle depuis le premier novembre à 7h00 et qui est pratiquement devenue une arme de torture mentale digne d’un tortionnaire de guerre, et j’exagère à peine.

C’est-quand-qu’on-fait-le-sapin-l’Halloween-est-finie-làààààà…!?

Tu embarques dans l’auto, le chest bombé en te disant que tu t’en est bien sortie et que tu es toujours en pleine possession de ta santé mentale. Détrompe-toi, fille,  elles attendaient juste que tu sois coincée dans le char pis que t’aies pu moyen de t’en sortir.  Le chemin de la garderie devient interminable. Dépose une, dépose l’autre. Enfin arrivée au travail, le répit, la paix… jusqu’au soir, du moins.

En allant chercher ta progéniture à quatre heures, tu te dis intérieurement que bon, why not, le sapin, décembre arrive, c’est pas si mal et tu capitules.

Pendant que tes enfants sont plus heureux qu’un aveugle à qui on aurait redonné la vue, toi, toi, fille, toi tu sors les décorations de Noël et le foutu sapin qui, semble-t-il, s’enfonce toujours de plus en plus loin dans le fond du cabanon au fur et à mesure que l’année passe, faisant de sa sortie annuelle une cascade digne d’un film d’action. Mais comme t’es pas une lâcheuse, nenon, tu essaies coûte que coûte de le sortir de sa prison. Pourquoi ne pas demander à l’Homme ? Super idée, mais, comme chaque année, quand l’homme sent que la décoration du sapin arrive à grands pas, il semble toujours en mesure de se trouver une quelconque occupation du genre j’ai-un-téléphone-qui-me-prendra-au-moins-toute-la-durée-de-la-déco-du-sapin à faire se soustrayant ainsi lâchement  à la tâche. Ça fait que, t’es toute seule.

Bon, le sapin sorti, c’est là que le fun commence. Il faut l’assembler. Naturellement, tu emboîtes tous les morceaux pour te rendre compte, au final, que tu l’as pas assemblé comme il faut. T’essaies de garder ton calme en gérant les enfants qui mettent des boules pis des cossins plein de brillants partout dans la maison, tout en essayant de ne pas mettre le feu dans ton speaker qui joue les tounes de Noël de Mariah Carey en arrière-plan, parce que oui, t’es une bonne mère de même toi, pis tu mets de l’ambiance musicale  pis toute pis toute. Il faut ben créer la magie non ?

Tu finis par assembler la bête correctement, tu l’allumes après avoir passé une bonne demi-heure à baisser les maudites branches pour essayer d’obtenir une forme de sapin normale (y’a pas eu l’été facile dans sa boîte, le pauvre) et là, tu te dis intérieurement que c’est mieux de fonctionner parce que sinon tu l’assassines en utilisant le lutin comme alibi. Mais ça s’allume.

Le temps est venu de mettre les décorations dans cet arbre qui trône fièrement dans ton salon. À ce moment-ci de l’opération, tu te rends compte que trois et cinq ans ne sont pas des âges où les aptitudes décoratives sont très développées. Mais cette année, tu t’es dit que tu laisserais les p’tits mettre les décorations sans aller les replacer en pleine nuit parce que tu veux que ton sapin ressemble à celui que t’as vu sur la première page du Décormag.

Une heure plus tard, ta maison pis ta face brillent autant qu’une boule disco mais le tout est terminé. C’est à ce moment-là que l’Homme daigne venir s’asseoir au salon remarquant qu’il n’y a des boules que sur la devanture de la bête et toi, tu délires un peu. Difficile de dire si c’est la musique ou la tonne de paillettes que t’as sniffées.

Tu t’assois finalement avec tes petits pis vous contemplez votre oeuvre, et c’est là, quand tu vois les étoiles dans les yeux de ta progéniture, que tu te dis que finalement, c’est beau Noël.

Retiens quand même ceci pour réussir ton sapin sans trop perdre ta santé mentale :

#1  Mieux vaut boire du vin. Pendant, durant et surtout après!

#2  Ne regarde pas trop ce que les enfants font, ils sont énervés, c’est normal!

#3  Ne pars pas avec l’idée que l’Homme t’aidera, de cette façon, tu ne seras pas déçue.

#4  Mets du linge mou auquel tu ne tiens pas trop parce que tu vas avoir des brillants pognés dedans jusqu’à Pâques malgré de multiples lavages.

#5  N’oublie pas que Michael Bublé est un nettement meilleur choix que Mariah pour les tounes de Noël.

Joyeux Noël, fille !

Isabel Lepage
ISABEL LEPAGE
Crédit : pexels.com

Isabel Lepage

Épouse et maman imparfaite mais oh combien divertissante de deux pétillantes petites filles de trois et cinq ans, j’ai fait un BAC en relations industrielles mais suis devenue coiffeuse et pâtissière. Je travaille à temps partiel afin de me consacrer le plus possible à mes deux princesses pendant qu’elles sont petites et un peu à mon mari aussi (quand j’ai le temps). J’adore lire et surtout écrire. Fait intéressant et insoupçonné; je suis sans doute, au grand désespoir de mon mari, la plus grande fan de Harry Potter.

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