enfant ourson route

La garde partagée (ou avoir ses enfants tout le temps même quand ils sont absents)

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Parfois la séparation ça rime avec la garde partagée. Il existe bien évidemment toutes sortes de possibilités de gardes parentales. Des possibilités quasiment infinies qui représentent les arrangements d’entente de parents qui prennent chacun leur rôle, individuellement. N’en demeure pas moins que la garde partagée, ça implique des moments où t’es a 100% avec tes enfants et d’autres, où tu l’es à 0%. La variation est assez drastique.

Les premières semaines ton cerveau ne suit pas. En fait, il ne comprend pas. Le silence surtout. Qu’est c’est ça ? C’est vide, vide de monde, il manque des humains. Des p’tits humains qui crient, qui pleurent, qui rient. Ils sont où ? Avant aujourd’hui, tu les voyais tous les jours. C’est angoissant faire la rencontre de ta solitude de maman parce que tu ne la connais pas beaucoup. Tu l’as peut-être côtoyée si tu t’es déjà évadée de chez-toi, mais peut-être jamais non plus. C’est un vrai choc. Tes pensées raisonnent si fort que ça fait de l’écho dans ta maison. T’as envie de pleurer, de crier. Tu l’as sûrement fait, tout bas, comme pour être sûre que tes enfants ne t’entendent pas. Tes enfants absents, mais présents à la fois.

Parce que c’est ça aussi. Tes enfants ne te quittent jamais vraiment. Les semaines, les mois, les années passent. Tu apprivoises l’absence physique de tes enfants mais tu te rends compte qu’ils sont toujours là. Dans tes pensées, c’est une constante du lever du jour jusqu’au coucher du soleil. T’es habitée par eux.

Et c’est là que tu comprends que c’est ça, l’essence d’être mère. Qu’ils soient chez toi ou chez papa, tout te rappelle que tu es la mère de ton trésor. Les rendez-vous notés, les appels que tu reçois qui les concerne directement, leurs vêtements que tu laves même quand ils ne sont pas là, les jouets, chacune des christi de graines sur le plancher…

Tu finis par t’adapter à ta nouvelle réalité. Pas le choix. Ta vie c’est ça maintenant. Mais l’impression que c’est bizarre, que ce n’est pas naturel colle. Le clash sera toujours grand.

Tu vas recevoir toutes sortes de commentaires aussi. Des femmes qui vont te dire qu’elles ne seraient pas capable d’être séparées de leur progénitures plus de vingt-quatre heures, d’autres qui vont envier ta semaine de solitude en t’imaginant passer tes soirées à boire du vin et à relaxer dans ton bain.

Tu vas trouver ton équilibre, un moyen de t’ancrer pour ne pas virer folle et pour définir ta nouvelle réalité.

Ta réalité où tu as tes enfants tout le temps, même quand ils sont absents.

Marie-Ève Baillargeon
MARIE-ÈVE BAILLARGEON
Crédit : publicdomainpictures.net

Marie-Ève Baillargeon

Mère monoparentale, célibataire, travailleuse sociale, et amie de mon ex-mari, voici ce que je fais pour occuper mes temps libres : -J’élève à temps partiel mon frisé brun de 10 ans et mon frisé blond de 7 ans. -Je m’auto-proclame la « best hockey mom » de ma progéniture. -Je lis une tonne de livres et je suis une passionnée d’écriture. -Je sacre des fois mon rôle de mère au dernier rang sans me sentir coupable. Avant d’être une mère parfaitement cinglante, je suis une femme parfaitement cinglante. Toi qui est devenue mère, la femme, tu l’as mis où ?

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7 Comments

  • Tres bon! C’est exactement ça! Je suis un papa avec une grande fille de 12 ans en garde partagée depuis 10 ans. La semaine où elle n’est pas la, elle est toujours la quand même, on s’habitue jamais, mais on doit faire avec. Tres bon article 🙂

  • C’est presque rendu la majorité des parents qui vivent la garde partagée de nos jours. Des parents à temps partiel qui ne peuvent plus rien faire la semaine pendant laquelle ils ont les enfants. Tu leur proposes une activité et non! J’ai les enfants! Quoi!?! Tu ne peux plus rien faire quand tu as les enfants maintenant? Leur vie est réglé sur une rythme aux deux semaines… Inversement, certains profitent de leur liberté de « célibataire sans enfants » à nouveau l’autre semaine sur deux. Ils recommencent à sortir dans les bars, full pin sur le mode « cruising bar » pour se trouver au plus vite un nouveau conjoint. Et quand vient le temps de refaire une vie (une semaine sur deux) avec un nouveau partenaire, vient la question de faire un autre enfant…. On m’a déjà dit que l’idée de ravoir un enfant à temps plein était bien difficile à concevoir après avoir connu sa vie de parent à temps partiel…. elle aimait sa liberté!!! ou la société s’en va sérieusement!!!! **** et je sais déjà que ce n’est pas le cas de tout le monde quand même, mais ça existe de plus en plus!

    • Je pense que le besoin de disposer de sa liberté après une séparation vient du fait qu’on doit s’adapter à cette nouvelle réalité. Et si cette semaine de liberté devient une nécessité, je vois difficilement en quoi c’est mal puisque cela prouve plutôt que la maman qui n’avait pas le choix de vivre avec ses enfants une semaine sur deux s’est bien faite à cette nouvelle façon de vivre.

  • Être parent c’est pour la vie !! Même lorsqu’ils auront 20-25…. Quand ils auront quitté la maison ils feront constamment partie de nos pensés

  • Lors de ma difficile séparation, mon petit garçon n’avait que 18 mois. J’ai obtenue, à cette époque, une garde exclusive pendant plusieurs années. Je me souviendrai toujours des départs chez papa pour le week-end. Je pleurais toutes les larmes de mon corps! Plusieurs années plus tard, une garde partagée fût prononcée, le choc! Après bien des questionnements sur ce que deviendrait ma vie, j’ai débuté un 2e cycle à l’université! Finalement, cette situation m’aura permis de me redéfinir non seulement comme mère mais aussi comme femme ayant une carrière et des ambitions!

  • Ouaip. Si t’es malheureuse qu’ils soient pas là, on te dit que tu devrais en profiter pour sortir. Pis si t’as le malheur de t’épanouir dans cette garde partagée, d’apprendre à apprécier tes soirées seules, où tu peux sortir, faire des activités seule, ben, t’es la pire mère sans coeur du monde entier…
    Ma soeur m’a déjà dit: je suis une bien meilleure mère depuis que je les ai à temps partiel – je fais le lavage et l’épicerie quand ils sont pas là, nos weekends, on les passe ensemble, je suis avec eux à 100%, pas à courir pour fitter toute la routine obligatoire…
    C’est ce que je vise aussi ?

  • J’essaie de m’habituer à une garde partagée, cela fait plus de 6 mois et pourtant je n’y arrive pas. Malgré le fait que le temps passe, j’ai toujours l’impression d’essayer de passer à travers la semaine sans eux, comme si j’essaie de passer la semaine avec seulement la moitié de mon coeur. C’est souffrant, la pire souffrance, c’est difficile de passer d’une vie avec mes enfants 24 heures sur 24, à ne pas les voir pendant une semaine.

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