enfant pleure haut

Je m’excuse

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Je m’excuse.

Ceci est une lettre pour vous mes enfants, mais aussi une lettre qui, je crois, aurait pu être écrite par n’importe quelle maman séparée dont l’ex-conjoint a pris la liberté de croire que ses responsabilités paternelles étaient facultatives.

Je suis désolée mes amours. Je suis désolée ma princesse. Je suis désolée mon super-héros.

Votre père et moi sommes finalement séparés. Celui-ci fuit ses responsabilités. Sur vos doigts, vous pouvez compter les fois où vous le voyez chaque année. Vous vous sentez abandonnés et je ne peux m’empêcher de culpabiliser. Mes petits loups, me pardonnerez-vous?

Je m’excuse pour toutes les fois où votre père ne viendra pas vous chercher. Je m’excuse pour toutes les fois où il sera absent dans votre vie. Quand vous serez malade, lors de vos spectacles, à vos anniversaires. Pour vous aider dans vos devoirs, et bien d’autres choses encore. Je m’excuse pour toutes les fois qu’il vous manquera. Je m’excuse pour toutes les promesses qu’il ne tiendra pas. Je m’excuse pour toutes les excuses et raisons qu’il vous donnera. Mes petits loups, me pardonnerez-vous?

Je suis désolée pour toutes vos déceptions. Je suis désolée pour toute la colère et la tristesse que vous éprouverez. Je suis désolée que vous payiez pour mes choix passés.

Mais j’aimerais tellement que vous sachiez que pour chacune de vos larmes, j’en pleure deux, Que pour chacune de vos frustrations, je me fais violence. Que pour chacune de vos déceptions, je m’effondre. Je partage votre douleur, je la connais, je la vis. Et que par tous les moyens, j’essayerai de l’apaiser. Mes petits loups, me pardonnerez-vous?

Je serai là pour vous soigner. Je serai là pour vous écouter. Je serai là pour vous aider. Dans vos devoirs, pour attacher vos souliers. À prendre vos décisions ou partir de la maison. Je serai là pour vous voyager. Je serai là pour vous soutenir. Je serai là pour vous voir grandir. Je serai là, tout simplement, pour vous. Mes petits loups, me pardonnerez-vous?

Je ne peux revenir en arrière et vous choisir un meilleur géniteur. Mais, aujourd’hui, je vous ai trouvé un papa qui, je sais, saura faire pour vous, tout ce que moi je fais déjà. Un modèle qui sera là pour vous, pour nous, avec qui nous formerons une famille forte. Avec qui nous bâtirons une famille plus unie où vous pourrez grandir et vivre votre vie, avec stabilité, protection et harmonie. Mes petits loups, me pardonnerez-vous?

J’ai eu beaucoup de difficulté à passer par-dessus cette culpabilité. Plusieurs années à travailler sur moi et elle revient encore me hanter parfois.

J’ai compris que je n’avais rien à me faire pardonner.

J’espère que plus tard vous aussi le comprendrez.

Audréanne Landry
AUDRÉANNE LANDRY
Crédit : flickr.com

Audréanne Landry

Jeune maman de 25 ans et de trois magnifiques enfants dont un fraichement sorti du four, je jongle avec ma vie de famille recomposée et le fameux questionnement sur ma vie professionnelle (''qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire''). Je suis aussi un peu masochiste puisque nous avons ajouté un chien à notre belle famille et celui-ci semble trouver que j'ai trop de souliers. Je commence à avoir une maîtrise dans le multitâches grâce à mes rejetons, la preuve; j'écris ses quelques lignes en allaitant.

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2 Comments

  • Merci pour ce texte! Le père de mes enfants et moi ne sommes plus ensemble depuis presque 6 mois et n’est pas présent dans leurs vies. Il les voit une heure par deux semaines et ça c’est quand il « trouve » du temps pour eux car il a dont ben des choses plus importantes à faire… J’espère qu’un jour mes enfants me pardonneront pour l’avoir choisi pensant qu’il serait un bon père. Je suis triste pour eux qui grandiront sans lui et sans savoir que non papa ne peut pas venir car il car, papa ne peut pas venir car il préfère faire autre chose de plus intéressant selon lui.. Je souhaite que les années améliorent les choses.. je souhaite fort.. 🙁

  • On a toujours quelque chose à se faire pardonner. Aimer ses enfants, c’est leur laisser, eux, nous dire un jour ce qu’on a fait et qui leur a causé du tort, ce qui les a blessé sans les renforcer, ce qui les a affaibli.

    Je ne suis donc pas d’accord avec la conclusion de cette lettre. Il faut donner à nos enfants la possibilité de nous faire des reproches. Qui sait, peut-être que oui, nous sommes en partie responsable lorsqu’un couple éclate, et lorsqu’un père ne joue pas son rôle auprès de ses enfants.

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