ventre femme enceinte

Je n’ai pas aimé être enceinte

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Fait que c’est ça. Un beau soir de juillet, mon test de grossesse m’a indiqué que ça y était, que j’allais être maman. Après plusieurs années d’attente, j’étais mitigée entre la joie la plus extrême et la panique la plus totale. Finalement, une fois le choc passé, la joie a gagné la partie.

Ceci étant dit, je te l’annonce et je l’assume complètement : je n’ai pas aimé être enceinte même si le résultat de ces neuf mois de calvaire est la plus belle chose qui me soit arrivée.

En fait, en début de grossesse, je me suis même demandé comment j’arriverais à créer un lien avec cet enfant qui me tordait les boyaux à l’envers, qui me donnait des nausées en permanence et l’énergie d’un escargot.

La vérité, c’est que j’avais si peur de ne pas être capable de me lier à l’enfant que je portais tellement je lui en voulais de me faire me sentir si mal dans mon corps.

Insomnie, hypertension, fatigue extrême, nausées permanentes, irritabilité, bref, neuf mois de pur inconfort et de mal-être. Neuf longs mois à compter les semaines de grossesse qui n’avançaient pas, qui semblaient interminables.

J’ai passé mon premier trimestre à dormir.

Le regain du deuxième trimestre? Connaît pas, on m’a oubliée à cette étape-là et je l’ai passée fatiguée et amorphe.

Mon troisième, à dormir sur le divan une heure par-ci, par-là afin de reprendre mon souffle.

Chaque visite chez le médecin était inquiétante pour mon état de santé et celui de mon enfant à venir. Chaque rencontre était un prétexte pour valider si l’on me mettait en arrêt de travail ou si je tentais de tenir le coup jusqu’au prochain rendez-vous. Moi, la fille qui donne toujours son 110% dans tout, je n’arrivais même plus à donner 50% de moi-même. Toute une descente dans l’estime de soi face à ses capacités d’être à la fois enceinte et apte à travailler.

Mais tu sais quoi fille ? J’ai réalisé que c’était ben correct de réaliser qu’on n’est pas toujours obligée de pousser la machine jusqu’à épuisement.

Je me suis sentie si mal. Si coupable d’avoir tant attendu ce moment-là et de ne pas être capable d’en profiter pleinement. On me l’a souvent reproché, de dire ouvertement que ce n’était pas la plus belle période de ma vie.

Désolée de te l’apprendre mais je suis pour ça, moi, briser les tabous, les faux-semblants. Et tu ne me feras pas croire que dans toute l’histoire des femmes enceintes, je suis la seule à ne pas avoir apprécié ce passage obligé pour rencontrer l’amour de ma vie.

Et tu sais quoi ? Jouer la carte de mon infertilité pour me faire passer le message que je n’ai pas le droit de me plaindre, malheureusement, c’est pas plus valable. Parce que ça en reviendrait à dire que je ne pourrai jamais m’apitoyer sur les nuits blanches de mon enfant, sur ses mauvaises notes ou son mauvais comportement sous prétexte que je l’ai espéré durant des années et que j’ai eu la chance d’être enceinte.

Il y a longtemps que je ne vis pas dans un monde doré avec des arcs-en-ciel et des flamants roses à tous les coins de rue; les passages de la vie ne sont pas tous agréables, même ceux qu’on a ardemment souhaités.

Rassure-toi, je sais aussi reconnaître ce qu’elle nous apporte de bon, la vie, et mon enfant est la plus belle chose qui soit.

Si belle et précieuse que, malgré tout, je suis prête à revivre cet enfer pour permettre à ma famille d’agrandir ses rangs.

Annie Chamass
ANNIE CHAMASS
Crédit : pixabay.com

Annie Chamass

Après quatre ans d’infertilité, une deuxième barre s’affiche sur mon test de grossesse. Bien que tant désirée, j’étais rendue au point de faire le deuil de la maternité humaine; c’est le choc. Déjà fière maman de 6 bestioles poilues, me voilà maintenant mère d’une 5 mois pleine de vie et d’amour à partager. Étudiante à la maîtrise (j’étudies mes compétences parentales!), nouvellement propriétaire d’une maison presque centenaire et remplie de mauvaises surprises en pleine campagne bas-laurentienne, j’apprends à devenir maman. Chaque jour me ramène à mon incompétence à être une mère parfaite et je dois vous avouer…. que j’adore ça!

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16 Comments

  • Eh non! Je n’aime pas être enceinte non plus et nous donner plusieurs! Par contre, on dirait que dès qu’on n’apprécie pas la grossesse, il faut absoluement se justifier en utilisant les divers maux pour rendre ça plus moralement acceptable aux yeux des autres. J’ai eu des grossesses de rêve qui en rendrait plus d’une jalouse (sauf mes nausées à la 2e, sans vomissement toutefois), alors quand je dis que je n’aime pas être enceinte, on me reproche presque de ne pas assez l’apprécier pour celles pour qui c’est plus dur. On s’entend, le test positif, les premiers mouvements, les échos, j’aime ça! Mais mettons que ma partie préférée de la grossesse, c’est d’entrer à l’hôpital et savoir que je vais en sortir avec un membre de plus dans la famille 🙂

  • Moi aussi je deteste deteste deteste etre enceinte pourtant j’en ai 3 ! Mais je n’en ferais pas plus
    Quand je vois une femme enceinte jai limite pitié et je ne l’envie pas
    Je deteste les émission sur .les femme enceintes type baby boum
    Bref me dire que jai de la chance bla bla bla et que des femmes ne peuvent pas bla bla bla
    Peut être que les femmes avec des enfants souffre a certains moment ( maladie de leur enfant ….) que les femmes n’ayant pas d’enfants ne connaîtrons pas cette douleur et que en quelques sorte elle ont plus de chance que celle qui on un enfant bref

    Mes enfants je les aiment plus que tout ( obligé de le dire sinon on va croire que je les détestent lol)

  • Ah enfin quelques paroles sensées dans cet univers de  »la grossesse c’est magique »,  »un moment d’épanouissement unique dans la vie d’une femme » et, ma préférée:  »les plus beaux moments de ta vie ». Hahaha, laissez-moi rire! Déjà, faut que t’arrêtes de fumer, de boire, tu manges plus comme tu voudrais, même de manger tes oeufs coulants c’est devenu dangereux… Tout le monde se permet de donner leur avis sur ce que tu devrais faire, ne devrais pas faire, même la voisine s’y met à grands coups de  »portes pas tes sacs! »  »vas-y mollo! », heille, elle va pas se monter toute seule, l’épicerie! Faut bien que quelqu’un s’y colle. Le pire est de se réveiller tous les matins avec la sensation de ne pas être reposée, avec le mal de dos et la sciatique qui coince quelque part entre les reins et les fesses. J’achève mon premier trimestre et je ne me fais pas d’illusion: même si on me dit que le deuxième trimestre est considéré comme étant la lune de miel de la grossesse, ben j’y crois pas. Bien sûr, de voir la bedaine prendre de l’expansion est mignon, les échos sont de beaux moments, acheter des petits pyjamas c’est amusant, bref, il n’y a pas que de mauvais côtés, mais on nous vend tellement la grossesse comme étant quelque chose d’incroyable et de génial que, ben oui, plusieurs femmes sont déçues au moment où ça arrive. Il faudrait arrêter avec cette vision biaisée de la maternité et dire les choses telles qu’elles sont: vivre une grossesse, c’est pas facile, c’est dur pour le corps (et pour l’esprit!) et mieux vaut s’y préparer, autant physiquement que psychologiquement. À bon entendeur!

  • Merci pour ce texte et ces commentaires. Je me sens moins seule. Je n’en peux plus des «Félicitations, une grossesse, tu vas voir, c’est magique!» ou encore du fameux «Profites-en, ça passe vite!». Je suis supposée profiter de quoi, au juste? De mes maux de coeur, de ma fatigue? De mes douleurs au ventre et aux seins? De mes sautes d’humeur, de mon irritabilité, de mes nombreux bouleversements psychologiques? De mes seins qui ont doublé et qui menacent d’exploser d’un moment à l’autre? De la perte de contrôle totale sur les changements apportés à mon corps? Comment est-ce que je serais censée en profiter quand je n’ai plus le droit de boire d’alcool, plus le droit de manger RIEN de ce que j’adorais – brie, feta, chèvre, charcuteries, bénédictines, cretons, saumon fumé, tartare…
    Les seuls moments que j’ai trouvés magiques jusqu’à maintenant, c’est d’apprendre que je suis enceinte (1 journée), l’annoncer à la famille (2 journées), puis mon 1er rv où on a entendu le coeur du bébé (1 journée). TOTAL : 4 journées.
    4 fucking journées sur 12 semaines. Le reste du temps, je dors, j’ai les yeux cernés, le poissons et les fruits de mer me lèvent le coeur, je compte les semaines jusqu’à ce qui se passe un moment de bonheur (une écho ou quelque chose dans ce genre-là!) et jusqu’à l’ultime moment où je retrouverai enfin possession de mon corps.
    Je dors mal, je fais des cauchemars totalement insensés (les hormones à ce qu’il paraît), une journée je suis constipée, la suivante j’ai la diarrhée (les hormones aussi) Au travail, je refuse certains contrats pour me «ménager» (parce que oui, je dors de 10 à 12h par jour et je suis quand même encore fatiguée).
    J’évite les occasions sociales où une quantité significative d’alcool est servie, parce que j’ai l’impression d’être en punition de voir tous les autres boire autour de moi et de savourer… ma bouteille d’eau.
    Encore là le jour où tu as envie d’un pogo et d’un Pepsi, tu as une armée de matantes qui se dépêchent de te rappeler que ce n’est pas bon pour ton bébé, que ça prend des vitamines, et blablabla
    Ton alimentation devient un sujet d’actualités public (non mais!! Mêlez-vous de vos affaires!!) ton fucking POIDS aussi!! Voulez-vous ben me sacrer patience!!
    Ce sont des sacrifices qu’il faut faire pour notre enfant, apparemment, et c’est bien correct aussi!! À partir de cette affirmation, j’aimerais dire, OK alors si ce sont des sacrifices, à partir de quel moment est-ce que je suis censée ADORER faire ces sacrifices et trouver que c’est magique!!???
    Je suis TOTALEMENT heureuse, après deux ans d’essais infructueux, d’avoir réussi à tomber enceinte, JE suis heureuse de savoir qu’un bébé se joindra enfin à notre famille. Mais heureuse de faire de nombreux sacrifices et de me sentir constamment comme une moppe?? NO FUCKING WAY!
    À ceux qui diront : Ben oui mais c’est ça être parent hein il faut faire des sacrifices
    PARFAIT! MAIS ARRÊTEZ DE DIRE QUE C’EST MAGNIFIQUE! C’EST PAS VRAI! C’EST EXIGEANT ET PAS TOUJOURS FACILE!
    Bon voilà c’est dit. Ça m’a fait du bien de m’exprimer. Merci encore une fois pour ce partage d’opinion. C’est important de briser les tabous.

    • Je suis enceinte de 33 semaines et de lire ce qui est écrit me fait réellement rire. Merci ça fait du bien de lire des témoignages qui ressemblent énormément à ce que je pense. Soudainement, je J’ai plus envie de pleurer ce soir grâce à cet article.

  • Je cherchais en vain du réconfort sur internet , à propos des sentiments contradictoires que je ressens en ce moment et je tombe sur votre article criant de vérité . Et je me suis sentie tout d’un coup beaucoup moins seule .
    Enceinte après un long parcours de PMA, cette grossesse est pour moi un vrai calvaire : maux de tête , nausées , vomissements , chute de tension , aigreurs d’estomac , douleurs articulaires . Je suis actuellement dans mon 2eme trimestre tellement attendu pour son  » regain d’énergie  » et rien du tout . Je suis encore plus mal qu’au début .

    Et pourtant je m’en veux énormément de ressentir se que je ressens parce que j’ai attendu longtemps cette grossesse qui n’est pas du tout se que j’espérais . Les seuls bons moments que je vis sont les échographies où je vois ma princesse mais à part çà rien du tout ne me remonte le moral .

    Merci de dénoncer ces diktats de la société .

  • je me suis tellement reconnue dans ton article !! je suis présentement enceinte de 6 mois et toujours aussi fatigué.. par chance j’ai un médecin en or qui m’a mis en arrêt de travail, je n’y arrivais plus ! quand je vois les autres femme enceinte dire que la grossesse c’est donc magnifique, je ne les comprend pas… je ne suis plus moi même étant enceinte…

  • Je suis enceinte du deuxieme! Ma premiere grossesse a ete un enfer sur terre! Mon fils est la plus belle chose qui existe dans cet univers! Je suis enceinte du deuxieme! Je suis la pire femme/enceinte du monde! Je m’en fou mais royalement de ce que pensent les gens quand je leur dis que je suis malade! Eux: »mais c’est pas une maladie!  » bah viens le porter pour moi stp!
    A cette dame a l’aeroport qui me dit: « mais vous etes pas handicapee juste enceinte » et a qui jai repondu si!si! C’est l’enfer!
    Je me plains! Je ne fais rien! Je dors mal! J’ai plus aucune force physique et vous savez quoi! Je ne ferai pas un minimum d’effort! Parce que j’en ai marre de l’image que ces : »moi aussi j’etais malade! Et j’allai bosser! Et je m’occupai de cuisiner de la maison et des enfants… » ont vehiculees. Mais tant mieux pour celles qui sont epanouies! Mais pitié! Vous qui n’etes pas bien! Vous avez le droit de ne pas faire d’effort! De ne pas vouloir! De ne plus pouvoir! Parce que dans ce ventre…bah mine de rien…les femmes construisent l’humanité…et c’est pas rien…

    Je ne vous dit pas courage! Je vous dis laissez vous creuver de fatigue sur le canap ou dans le lit! C’est 9 mois d’enfer avec un beau soleil a la clef

  • Coucou! Je me reconnais également dans cela..Aucune de mes soeurs n’a eu nausées vomissements etc…Moi j’ai eu droit à la totale: nausées quotidiennes vomissements 6 fois par jour perte de 10kg alitée 2mois complet car trop faible 1semaine d’hospitalisation ds le noir sans visite migraine supporte plus la lumière lunettes de soleil à la maison ! ! Et des vomissements tellement violents que j urinais sur moi…Vous voyez l’horreur ? ? Cela s’appelle l Hyperemese gravidique. ..C’est les maux de grossesse à l’extrême. ..pourtant je débute ma 3eme grossesse…Et rien que de me dire que je peux revivre ça. ..Ça me bien flipper. …CeT horrible goût de vomi ds l’arrière gorge beurk ! J’aime pas du tt être enceinte car trop dur pour mon corps..Mais j’ai des amies très epanouie enceinte qui n’ont aucun désagrément…Elles ont bcp de chance !

  • Je me reconnais aussi complètement dans ce témoignage. Je n’aime pas être enceinte. Je me sens dépossédée de mon corps et de mon identité. Je ne suis plus qu’une future mère et lorsqu’on demande de mes nouvelles, ce n’est que pour savoir comment va le bébé ou si on connaît le sexe. Même le corps médical fait très peu état de votre santé: « du moment que le bébé va bien, tout va bien ». Eh bien non, ça ne va pas ! Les premiers mois, je ne pouvais ni boire ni manger mais par je ne sais quel miracle, je ne me déshydratais pas pour autant. Vous dites que vous n’en pouvez plus, que vous mourrez de soif et que vomir est un vrai calvaire mais on vous répond avec un petit sourire que ce sont les « petits désagréments » de la grossesse mais que comme le bébé va bien, il n’y a pas à s’inquieter. Je ne vous cache pas que dans ces moments là, j’ai presque espéré qu’on détecte un problème avec le bébé ou le placenta (ou autre) pour qu’on considère enfin mon mal être. Évidemment, dans les faits, j’en aurais été malade si on m’avait annoncé une chose pareille…
    Et puis tous ces changements corporels… j’ai la chance d’avoir un conjoint qui s’attendrit facilement et qui a tendance à me trouver encore plus désirable enceinte mais malgré ça, je ne suis pas à mon aise dans le partage de mon corps. Plus de libido (même au second trimestre) mais lorsqu’un bref soubresaut de mon désir apparaît, je me sens comme sale; comme si je ne m’autorisais pas à avoir du désir « en présence » de mon enfant…
    Je ne suis qu’au tout début du 5e mois mais je trouve le temps affreusement long. Je n’ai pas envie de « profiter » de la grossesse. Me dire que je l’ai vécu me suffit. Ce n’est pas franchement la partie la plus importante de la vie de nos futurs enfants… Je ne veux pas être plus déformée que maintenant et je veux que cesse ce sentiment de haine et de jalousie envers des filles au corps mince (celui que j’avais auparavant et que je ne reverrai peut-être jamais à cause des stigmates de la meternité). J’ai hâte d’avoir mon enfant dans les bras et heureusement car c’est ça qui me fait tenir.

  • Bonjour,
    J ai 34 ans et j ai très envie d avoir un enfant. Mais alors voilà, aucune envie d être enceinte.
    Pas envie d avoir des nausées, pas envie d être enorme, pas envie d arrêter le sport, ….
    Je me demande si c est normal, je veux profondément un bébé j en suis certaine mais je ne veux pas être un incubateur.

  • Coucou !
    Ah comme ça me rassure de voir que je ne suis pas seule et que ça ne gêne pas pour devenir « une bonne mère » quand même après. Je suis à mon 7ème mois et d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais aimé les femmes enceintes. Je n’aimais pas l’aspect et imaginer un corps grouiller la dedans me dégoûtait un peu. Ce qui m’as fait longtemps demandé si je voulais des enfants ou pas. Finalement, je me suis dis que ça m’étais égal si je n’en avais pas. Et c’est vrai ! Mais voilà, « l’instinct paternel » de mon homme s’est réveillé un matin, de plus en plus fort jusqu’à devenir une obsession il y a un an. Sachant que j’aime beaucoup les enfants, je me suis laissé convaincre qu’avoir les nôtre ce serai tellement bien et j’ai lancé la machine.
    Je n’ai eu que les vomissements du 1er trimestre mais c’est confirmé, je déteste être enceinte et avec les mouvements de plus en plus vigoureux de bébé, ça ne risque pas de s’arranger. Mais du coup j’ai peur de ne pas aimer le bébé ou vice-versa, que bébé ne m’ aime pas.

  • « Je n’ai pas aimé ça être enceinte »
    « Ben là! T’as pas à te plaindre tu as eu une grossesse parfaite! »
    Mis à part la fatigue constante en pleine fin de BAC, le diabète de grossesse suivie en GARE et l’insuline 4x/jour…
    Pas de nausée, un poids parfait qui est parti tout de suite, mais J’AI DÉTESTÉ ÊTRE ENCEINTE.
    Premièrement, mon corps ne m’appartenait plus. Tu fumes une cigarette, tu bois un café, tu renifles le bouchon d’une bouteille de vin, et BAM bonjour la culpabilité. Et tout le monde « Ben là c’est dangereux fais cuire tes jaunes d’oeufs! – Ben là t’es capotée en osti si tu prends la peine de faire cuire tes oeufs, c’est des conneries tout ça… »
    Comme si mon opinion ne comptait pas.

    Et le diabète… Je devais calculer chaque foutu grain de riz, manger entre telle et telle heure, jeûner pendant 2h, prendre la glycémie, et ça recommence… Les soupers chez mes beaux-parents devenaient un vrai calvaire, avec le potage, 30 minutes d’attente, le repas principal, 45 minutes d’attente, et le dessert, J’avais 30 fucking minutes pour manger. Si je mangeais le potage, ben je ne pouvais pas manger le repas principal, mais je n’avais pas assez de glucides donc je risquais l’hypo, en plus de crever de faim. Et si j’attendais le repas principal, ça faisait trop longtemps que je n’avais pas mangé, alors même résultat. Et mon bp qui me disait à chaque fois « Piiiiiiiiiis es-tu dans tes temps là? » comme si je faisais un caprice.

    Mon chum qui me disais devant une amie la semaine dernière « Ben là de quoi tu te plains tu as eu une super belle grossesse!! » Mis à part le diabète, oui. Mais gérer ça, quand tu es une bibitte à sucre qui déteste cuisiner et qui mangerait en pilule si c’était possible, en plus de la culpabilité de ne pas assez bien manger et de ne jamais savoir quoi manger fallait rajouter une difficulté supplémentaire.

    Bref, j’ai détesté être enceinte, mais je le referais n’importe quand juste pour voir le sourire de ma fille!

  • Amen! Je suis à ma deuxième grossesse, la première j’ai détesté ,mais avec que moi à m’occuper je réussissais à “survivre”. Celle-ci , avec la petite de deux ans à m’occuper , une hospitalisation due aux nausées , chutes des tension (perdre connaissance à l’épicerie genre)…je suis à 16 semaines et je pleure chaque jour en me demandant comment je vais me rendre au bout de tout ça. Je n’ai pas non plus ce fameux regain d’énergie du deuxième trimestre, donc une fois que j’ai miraculeusement passé au travers de ma journée de travail, plus aucune patience ou énergie pour ma fille ou toute tâche connexe. Je suis irritable, je me sens paresseuse…ce n’est pas une maladie, mais on se sent aussi mal qu’avec une grosse gastro sauf qu’il ne faut pas se plaindre et vaquer à nos occupations quotidiennes dans la joie. Au moins avec la gastro on peut s’enfermer 3 jours et rien foutre et les gens sympathisent , enceinte c’est juste “ah les petits désagréments de la grossesse”… bref ça fait du bien de se défouler et de voir qu’on n’est pas seules . J’aurais aimé avoir une grosse famille, mais parce que ça passe par la grossesse ça va s’arrêter à 2. J’ai même dit à mon chum de m’empêcher s’il me passe une bulle au cerveau d’en vouloir un autre ds quelques années, il a pris des vidéos de moi qui me vomis la vie à me montrer en cas d’oubli hihi

  • Je suis enceinte de 36 semaines, et je dois dire qu’en me levant du lit ce matin, après une « je ne sais pas combientième » nuit blanche à mon actif, tomber sur cet article et tous ces commentaires vient d’épargner le quart de ma boîte de kleenex qui restait devant moi!
    Je déteste être enceinte. C’était voulu, on n’a eu qu’à y penser pour que ça marche, à 36 ans j’en suis reconnaissante, vraiment.
    Dès le départ ma phobie des grands changements a un peu masqué ma joie qui aurait dûe être plus intense….jour 1… et déjà, la culpabilité se pointait le bout du nez. Pourquoi je ne ressentais pas la vague d’amour inconditionnelle décrite partout? Pourquoi j’étais moins excitée que tout mon entourage? Pourquoi j’avais plus peur que mon chien (l’amour de ma vie jusqu’ici) perde sa place et en soit malheureux que mon bébé développe un problème? Culpabilité X1000 je serai une mauvaise mère, au fond je ne veux pas me l’avouer mais je regrette, je suis une égoïste etc. Etc. Etc.
    La réalité est que je suis maternelle avec une coccinelle qui se pose sur ma main, alors pourquoi m’inquiéter pour mon lien d’attachement avec mon futur enfant?
    Parce qu’il me fait souffrir depuis jour 1. Il me tord les boyaux dans tous les sens, il me vole mon corp sur le quel j’ai perdu toute forme de contrôle. Il me vole mon sommeil depuis les toutes premières semaines, à moi, qui aime tant dormir et flâner dans les draps le matin! Il me vole mon intimité quand toutes ces mains étrangères se collent à ma bedaine souffrante. Il me vole ma santé mentale quand je me sens à des années lumières de toutes les merveilles véhiculées par les médias sur ce qu’est censé être la grossesse dans la vie d’une femme! Il me vole aussi ma paix d’esprit puisqu’il bouge tellement en premanence à m’en donner la nausée jours comme nuits que je suis terrorisée que ce soit un enfant souffrant d’hyperactivité ou autre mauvais présage qui roule dans ma tête à chaque minute que je fixe le plafond au lieu de dormir…
    Bref, même si ma sagesse, mon expérience et mon bon sens me dictent que tout ira bien, que je suis seulement prise au milieu d’un tourbillon d’hormones, de grands changements et de stress malgré tout normal quand on crée la vie (ce n’est pas rien fabriquer un être humain quand même!!!), je vis quand même des grands moments de détresse où je me sens bien seule au milieu des « profite de chaque instant de ta grossesse » et des « chanceuses, je passerais ma vie enceinte » et vos mots francs m’ont fait un bien considérable ce matin! Merci!

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