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La mère soloparentale

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T’es une mère soloparentale. Ça fait quoi dans la vie ça, une mère soloparentale ? Toute, fille. En fait, c’est un principe révisé de la monoparentalité à un infime détail près : t’es pas tu-seule, t’es pas célibataire.

Mais bon, si on oublie l’idée de t’apitoyer comme un chien battu ad vitam aeternam sur ta réalité parce que le mâle déserte sur des périodes relativement longues le terrier pour ramener du bacon, on peut bien s’entendre toi pis moi.

C’est d’ailleurs dans la soloparentalité que t’as le plus de chance de trouver ton compte si t’as manqué de temps pour toi ces dernières années, toi, ce personnage vague qui te fait faire un saut chaque matin dans le miroir de la pharmacie. Dans le genre: c’est qui elle ? Au fait, t’es qui toi?

En tant que soloparent assumé, t’as la chance de réapprendre à te connaître. On base ce dire-là sur le fait que tes enfants dorment pis que tu bénéfices veux-veux-pas à chaque soir d’un moment privilégié avec toi-même, d’une case horaire vierge. C’est un peu comme le calme plat après l’apocalypse, ton bonbon de fin de soirée après ta guerre mondiale quotidienne. Tu fais enfin ce que tu veux une fois que t’as cleané –  ou pas – ton champ de bataille, t’sais.

Tu peux faire ta face d’enterrement en toute allégresse, relâcher les innombrables muscles de ta mâchoire si constamment tendus à sourire jaune, à grincer des dents pis à répéter. Aucun danger que tu te la fasses renoter par qui que ce soit ta super bitch face.

Tu peux t’adonner à diverses activités telles que le pognage de beigne intensif pis l’évachage abusif et ce, noblement vêtue du plus épouvantable pyjama de l’univers. Fais pas semblant, Madame Victoria’s Secret. J’te parle bel et bien de celui qui est à veille de se décomposer sur toi pis qui t’a d’ailleurs été fidèle de la polyvalente jusqu’à aujourd’hui en passant par la fois où t’as peinturé ta salle de bain, t’sais.

Non, sincèrement t’es ben en solo. On peut même aller jusqu’à dire que ça te fait tout bizarre quand tu l’es pas. T’enlèves surtout rien aux autres, t’es juste trop bien habituée de tout négocier, de prendre les devants et pis de les trouver toute seule, tes solutions.

Et pis parce qu’une soirée en tête-à-tête avec toi-même, ça signifie pouvoir te taper de succulents films de filles et pouvoir délecter des yeux de chaque millimètre de peau du chest de Channing Tatum que t’as pris soin de mettre évidemment sur slow motion – j’ai-tu vraiment écrit ça ?

Tu peux sans contredit te laisser friper une heure dans un bain mousseux bouillant, siroter un thé en partageant de la grosse merde sur Facebook. Te rendre compte que les mères qui sont même pas solos sont en ligne tout autant. Tout ça sans te sentir cheap le moins du monde.

Et pis si t’es game pis que tu joues dans le dramatique – moi, je le ferais pas mais mettons -, tu peux même engloutir une chaudière de crème glacée. Ou deux. L’important c’est de faire disparaître les défuntes chaudières par la suite. Anyway, tu t’occupes de l’épicerie pis du recyclage, magie du cinéma de la mère solo n’est-ce pas ? Céleri, céleri, fille.

Une chose est sûre, pour tous ces combats que tu sais gérer seule, tu développes une quantité phénoménale d’aptitudes parentales dont la patience avec un grand P. T’arrives encore en retard un peu partout, l’horloge te fait pas de faveurs, mais au moins, tes petits pis toi arrivez en un morceau, ce qui te paraît l’essentiel en bout de ligne. T’es l’organisatrice de ta vie pis de d’autres petites vies et ce de A à Z pis ça, ça crée une couple de synapses dans ton joli crâne.

Ça fait que la soloparentalité, c’est pas si mal. Ça te rend juste plus forte, t’sais.

À c’t’heure, endure ton chum qui va rentrer au bercail fier comme un sauveur parce que lui, dans son périple en dehors du terrier frétillant, y’en n’aura toujours pas développé de patience.

Stéphanie Hébert
STÉPHANIE HÉBERT

 

Crédit : pexels.com

Stéphanie Hébert

Femme de caractère, monoparentale et mère de deux petits monstres, je vous partage mes grandes joies et mes peines. Mon plus grand bonheur dans la vie ? Entendre le fou rire démoniaque de ma progéniture. Venez rire et pleurer avec moi au cœur de mon livre ouvert. Dans la vie, il nous est permis d'adorer ou de détester mais au final qui sommes-nous pour juger ?

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9 Comments

  • Bravo Stef! 😉 Je rejoins tout à fait ton point de vue. Belle découverte que de tomber sur toi qui a écrit cet article. Bonne chance pour la suite !

  • C’est pas croyable comment on peux se retrouver la dedans ?? j’aurai pas pu dire mieux !! T’es bonne ☺ steph

  • Ok juste wow. Ça me fait trop de bien ton texte par cet automne gris où je me sens pas mal seule… Moi qui travaille de jour, lui qui travaille de soir tard… Merci à mon amie Karine de m’avoir partagé ton texte, ça tombe vraiment à point. Merci Stéphanie.

  • Exactement la réalité de plusieurs mères. Ici c’est 4 enfants presque seule pendant 9 mois car par la suite il est deneigeur. Un papa qui fait 70 heures/semaine c’est pas très présent et vraiment pas facile par moment. J’aimerais bien connaître des trucs pour passer mieux à travers l’année.

  • Wow ! Merci, tu m’as fais sourire 🙂 Soloparentale, fallais y penser ! Papa parti du lundi au vendredi et une fois par mois 12 jours en continu, je me trouvais « vieille fille » dans mon quotidien, ma routine, ma securité 😉 mais non, la prochaine fois je vais me dire, je suis une maman soloparentale 🙂

  • La mère soloparentale, c’est moi aussi… car à 35 ans, je sortais d’une relation malsaine, et j’ai eu besoin de m’occuper de mon moi. Les 2 derniers m’avais tellement niaiser, que j’avais besoin d’un gros break des hommes… mais comme je voulais pas passer à côté d’avoir une famille… alors j’ai eu mes deux filles par insémination artificielle… Aujourd’hui j’ai presque 40 ans… et je suis encore célibataire… mais je remercie le ciel chaque jour pour mes 2 filles qui me comble de bonheur… mais ca veut aussi dire que je sors mes vidanges toute seule, je fais le gazon, je m’occupe de la neige, des repas, des bains… pis j’aime mes enfants par dessus tout. Bravo pour ton texte!

  • J’aurai presque pu ecrire se texte. Mon conjoint travaille est a l’exterieur 28 jour par mois alors disons que je fais pas mal toute avec les enfants.

  • C’est beaucoup de responsabilité mais je ne considère pas cela comme de la soloparentalité comme l enfant a un père et que ce père reste présent tout de même dans la vie du jeune , de la mère et aide en plus financièrement . Soloparentale , c’est un seul parent! . Un papa qui a disparu à jamais ou une femme qui a fait affaire avec un donneur de sperm.

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