enfant déguisé halloween

L’Halloween dans ton temps

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Quand t’étais p’tite, l’arrivée du mois d’octobre t’emballait au plus haut point. Tu réfléchissais longuement à ton costume. Serais-tu un bébé, une sorcière, une amérindienne, une danseuse de ballet, un épouvantail, un robot? Une fois ta décision prise, la grosse job vous attendait dans le détour. Je dis vous, parce que plus souvent qu’autrement, ça impliquait toute la famille ce beau projet-là. On récupérait des vieilles affaires, on coloriait, on coupait, on sciait, on clouait, on cousait, on teignait… t’sais les boîtes de teinture à vêtements? Flashback.

Le grand soir venu, ta mère te badigeonnait la face de crayons à maquillage frettes pas assez mouillés qui grafignaient tes joues et chatouillaient ton dessous de nez. Maudit que t’étais fière d’enfiler ton costume homemade par-dessus ton manteau et de sortir avec ton gros sac poubelle sillonner les rues de ton quartier pour quémander les friandises tant convoitées. Tu spottais les maisons décorées avec des cossins en plastique dans les fenêtres, des fantômes dans les arbres pis des lumières oranges à travers.

Après ta récolte abondante, une fois semi débarbouillée et pas mal plus confortable dans ton pyjama, tu t’adonnais au plaisir suprême : vider le sac par terre et analyser ton butin. Si t’as des frères et sœurs, tu as sûrement négocié férocement des échanges de bonbons préférés. Ton fun ? Ouvrir les petits sacs à surprise pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Tes parents checkaient vite vite, juste au cas où t’aurais reçu une pomme pleine de lames de rasoir.

Plusieurs années plus tard, tu es maman à ton tour.

Ton chérubin est emballé à l’idée de se costumer en un personnage quelconque de Disney. Ça fait que te v’là partie pour un tour dans un grand magasin pour acheter ledit costume à vingt, cinquante, cent piastres plus cheap que ta guenille de table.

Le soir venu, t’as de la broue dans le toupet. Tu swignes une pizza congelée au four pis une fois le festin terminé, au diable la vaisselle. Tu enfiles ledit costume cheap de ton mini par-dessus son manteau et tu lui donnes son seau en plastique à dix piastres conçu spécifiquement pour servir de réceptacle à bonbons d’Halloween. Puis, vous partez faire le tour des cinq maisons de la rue qui ont mis une citrouille dans les marches. Le clou du spectacle, c’est M. Chose qui a parké quatre monstres gonflables sur son terrain à côté de l’autre qui fait tourner son stroboscope orange.

Au retour, t’essaies tant bien que mal d’envoyer ton enfant dans le bain parce qu’il commence à être tard pis y’a de l’école demain, pis tu pestes en te demandant pourquoi, dans ta ville, ils n’ont pas décrété que les festivités d’Halloween se dérouleraient toujours le samedi précédant le 31 octobre, comme dans la ville voisine. C’est donc pratique, t’sais!

Une fois ton jeune en pyjama, tu l’autorises à te regarder inspecter le contenu de son sac. Arachides, gluten, emballages abîmés, pilules d’ecstasy… on rit pu.

Une fois ton inspection terminée, tu laisses enfin ton enfant manipuler ses bonbons finalement pas mal tous pareils achetés chez Costco. Smarties, Kit Kat, chips, Rockets, bonbons Maynards, ça fait pas mal le tour. Parce que c’est un jour spécial, tu le laisses se bourrer la face avec un bonbon gros comme un dix cennes avant de lui brosser les dents pendant dix minutes.

Une fois ta progéniture endormie, tu t’assois avec la récolte de la soirée en pensant que c’est un paquet de troubles, cette maudite fête-là. Pis c’était ben plus l’fun dans ton temps.

C’tu une histoire de magie qui opère pu ? C’tu une histoire de consommation qui prend une tournure malsaine ?

Difficile à dire.

Mais au moins, maintenant, c’est toi qui peux piger dans le tas quand les enfants dorment.

Bon appétit ma gourmande !

Maman Ninja
MAMAN NINJA
Crédit : flickr.com

Maman Ninja

Maman de deux mini ninjas, enseignante pour plein d’autres petits ninjas, je me dois d’être moi-même Maman Ninja afin de survivre à cette réalité. Savoir tout faire, vite, et bien. AYAAAA! Parfois terrassée par mes adversaires, je tente de puiser dans mes réserves de plus en plus limitées de force, de patience et de sagesse. Une chose est sûre : mieux vaut en rire que d’en pleurer !

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