femme course fatigue

Ton cours de cardio-bébé

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Si, par le plus grand des malheurs, ta grossesse a rimé avec les mots poutine géante, pop-corn extra beurre, duel de mouettes, arche dorée, bacon et chocolat et que ton chum, en plein mois de janvier, à -30 degré Celsius, tel un chevalier de l’enfer, est allé braver la tempête de neige nocturne pour te ramener des jujubes, il est possible que t’aies encore ton beau mou de ventre en commémoration de cette sublime époque de ta vie. Il est un tant soit peu plus plausible, également, que tu aies troqué tes fesses pour un truck train routier en cours de route.

Mais, comme à tout problème existe heureusement une solution, t’as récemment pris le taureau par les cornes pis t’as décidé de pulvériser une fois pour toute cette infinie substance adipeuse vers l’au-delà. Ça fait que t’a tapé oui, t’as cliqué avec ta main tremblotante sur le piton enter pis tu t’es embarquée dans cette si fabuleuse aventure. Le cours de cardio-bébé. Ce genre d’activité qui t’aide à briser l’isolement et qui est aussi là pour te rappeler que ton cœur n’est pas seulement capable d’aimer mais il peut aussi te sortir par les orbites tout en brassant allègrement ton petit déjeuner pour te laisser un goût acide en bouche. Le tout, sur une musique latine en-traî-nan-te et tellement ensorcelante que tu hésites entre faker la crise d’appendicite ou l’AVC pour avoir un deux minutes de break.

Ça fait que fille, bienvenue, ça c’était l’échauffement. Lâche surtout pas, il ne reste que cinquante-sept minutes.

Si on fait le tour, à ta gauche, il y a le clan des allaitantes, en parfaite harmonie avec bébé qui lui, repose dans une écharpe biologique tissée à la main. De ce clan émerge une parfaite zénitude respirant à plein nez le yin et le yang dans son plus pur équilibre.

À l’avant, tu as les mères pas-pires-pantoute tellement in qu’elles et la professeure s’envoient des inside jokes à tour de bras. T’sais, le genre de mères enviables dont le derrière n’est pas susceptible de rester pris dans la balançoire au parc. T’sais, celles dont la paire de runnings représente ton salaire mensuel du RQAP et dont la coordination des mouvements est relativement pas mal très bonne. On peut aussi les appeler le groupe-des-mamans-ayant-des-aptitudes-pour-l’activité-physique et dont le mini-moi, du haut de ses trois pouces et quart, semble déjà partant pour se claquer deux minutes de planche sur le p’tit tapis mousse, tout ça en se suçant le pouce.

À l’arrière et sur les extrêmes-fins-fonds-de-pièce-dans-la-pénombre-maudite, tu as celles dont il ne faut pas prononcer le nom. Sous aucun prétexte. Celles qui ont justement choisi, pour des raisons es-thé-ti-ques, de ne pas donner le show à l’avant plan. T’sais là, près de l’abreuvoir, près du défibrillateur, près de la sortie, ben t’es là toi, mon athlète olympique !

C’est peut-être ben parce que tu enchaînes la plupart des mouvements avec la grâce et l’équilibre de Mon’oncle Roger saoul au jour de l’an que du moment que tu réussis à taper dans tes mains en même temps que la prof, tu te sens soudainement dans la game. Tu bombes aussi le torse quand vient le temps du refrain où tout le monde crie ohé-ohé, parce que ça aussi tu l’as ! Yes sir, te voilà partie pour la gloire. You got it t’sais.

Non mais t’sais, mine de rien, à faire ton clown une heure de temps sur le bord de la vitrine du petit studio, à risquer d’être filmée par un passant pis devenir une star à ton insu sur le marché noir de l’humour, ton linge tout trempe pis ta face de tomate témoignent de tes efforts pis ça ben c’pas rien.

Félicite-toi pour chaque jour où tu te choisis ma belle et n’oublie pas que l’important c’est de participer. Arriba Arriba !!!

Stéphanie Hébert
STÉPHANIE HÉBERT
Crédit : warrengoldswain / 123RF Stock Photo

Stéphanie Hébert

Femme de caractère, monoparentale et mère de deux petits monstres, je vous partage mes grandes joies et mes peines. Mon plus grand bonheur dans la vie ? Entendre le fou rire démoniaque de ma progéniture. Venez rire et pleurer avec moi au cœur de mon livre ouvert. Dans la vie, il nous est permis d'adorer ou de détester mais au final qui sommes-nous pour juger ?

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