fête enfants

Les fêtes d’amis d’école

fête enfants

Quand ton enfant se retrouve à l’école, les invitations aux fêtes des amis de classe vont commencer à s’enligner. Tu vas retrouver des enveloppes roses avec un p’tit carton festif dans le sac à dos de ton enfant qui l’invite au party de XYZ. Jusque-là, toi, tu t’es toujours dit que les fêtes de ton grand ne servaient pas à capitaliser les cadeaux et que, ce qu’il était important qu’il comprenne,  c’est que la présence de ses amis a pas mal plus de valeur qu’un char téléguidé two-thousand-sixteen. Mais là, c’est plus toi qui mène. Et avant que tu t’en rendes compte, tu vas être embarquée dans la roue des fêtes d’amis.

L’endroit

Généralement, ça va être dans un rayon de dix kilomètres autour de l’école. Ça veut donc dire que ça va se finir au quillorama local, joyau du village, où le casse-croûte n’a pas changé ses dessus de comptoirs bruns depuis les années soixante-dix et qui abrite un douteux bar à côté où les quelques clients se font faire les poches dans les machines à sous. La salle de quilles, cet endroit par excellence où ton enfant est invité à s’amuser avec des souliers trois couleurs qui s’enlignent des bas remontés jusqu’aux genoux depuis les trente dernières années. Mais qu’est-ce que tu veux, ils te laissent une table avec des chaises gratis et tu peux amener tes propres décos pis ton gâteau. Ils vont te demander d’acheter sur place les pichets de Tang à l’orange et de punch aux fruits roses, mais bah, les enfants aiment ça. Puis tu te dis que ça va peut-être un peu détourner leur attention des cupcakes maison sur lesquels t’as voulu reproduire l’effigie des Monster High à grands coups de tubes de crémage de couleur pis de langue sortie mais qui ont fini par avoir l’air du mugshot de Michèle Richard lors de sa dernière arrestation.

Le cadeau

T’as pas le choix d’en acheter un, c’est comme un règlement municipal. Le problème, c’est que les amis d’école, souvent, tu ne les connais pas tant que ça. Souvent, tu n’as d’ailleurs jamais rencontré les parents non plus. Alors t’es pas très encline à t’engager d’emblée sur une deuxième hypothèque pour leur offrir le top one de leur liste de cadeaux. Tu te dis que tu dois ben être capable de dénicher quelque chose à douze-quinze piastres? Alors Ardène devient le magasin par excellence pour les cadeaux de filles et les p’tits kits de Legos pour les gars sont toujours gagnants. Et pour éviter de te sentir cheap, il te reste plus qu’à utiliser la règle d’or en regardant le parent du jubilaire dans les yeux: “C’est mon enfant qui l’a spécialement choisi pour ton enfant”. Et voilà, ton paquet de colliers en plastique et de bijoux en toc qui déteignent noir sur la peau après cinq minutes vient de prendre de l’innocence et va t’exonérer de tout jugement.

Le sac à surprise

Ça, c’est le petit sac de prix de présence qui est remis à chaque enfant pour le remercier d’être venu à la fête. Que ton enfant le reçoive ou que tu doives en préparer, c’est assez simple. Ça contient tout ce qui se vend au magasin Dollorama en paquet de six dans la rangée des jouets. Tu vas invariablement y retrouver des loupes en plastique, des effaces en bonhomme sourire, quelques tubes de bonbons Rocket, un suçon en poudre et un crayon de plomb Monster High (t’sais, le pendant Made in China). Tu auras 90% de chance de retrouver ledit sac avec à peu près tout son contenu quatorze semaines plus tard en dessous du banc d’auto à côté du Ziploc avec une momie de banane.

Le temps off

Généralement, quand ton enfant se fait inviter pour une fête, ça se passe de 13h à 16h. Un gros trois heures, un samedi ou un dimanche après-midi, où tu peux te lâcher lousse, pis aller faire ce que tu veux. Quelqu’un d’autre s’occupe de ton enfant. Tu pourrais en profiter pour aller faire l’épicerie ou ranger la maison, mais ça se peut aussi que t’en profites comme une gamine qui se sauve de sa chambre pis que tu t’enlignes une bière pour te faire accroire que c’est comme dans le temps où tu pouvais te permettre ça à l’heure que tu voulais. Te v’là en vacances et t’en profites à fond. À moins de tomber sur une organisatrice expérimentée qui sait très bien que les enfants s’écoeurent après une game et quart de quilles avant de courir partout dans les allées et qui t’avertit déjà que son last call est à quinze heures.

Bonne fête là !

Isabelle Martineau

      ISABELLE MARTINEAU

Crédit : svetaorlova / 123RF Stock Photo

Isabelle Martineau

Je suis la maman co-parentale d’une belle grande fille de dix ans qui a compris sur le tard comment l’abeille cruise le chou. J’ai passé une bonne partie de ma vie sur les bancs d’école - faut les mettre à quelque part ces restants de Juicy Fruit-là. Je me promène entre la recherche scientifique et l’administration et entre les deux, je demeure à Québec dans ma première très humble et petite maison. J’attends impatiemment l’adolescence pour débattre, tourner les crises en beaux fous rires et sacrer les p’tits garçons en bas de la galerie.

Plus d'articles

Post navigation

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *