céréales renversées

Ton lundi matin

céréales renversées

C’est tu encore la nuit ? Parce qu’il te semble qu’il fait noir pas mal depuis que la ronde des pipis de ta progéniture a commencé, v’là quinze minutes. Il y vont tour à tour, à pas lourds comme des chevreuils du haut de leurs quarante livres. 4h45. Ici gisent les restes de ta nuit. La chair de ta chair ne fermera plus l’œil, faisant subtilement le plus de bruit possible, question de s’assurer que tu ne te rendormes jamais et que tu abdiques. Bon lundi matin. La beauté de la chose, c’est que même si tu es une bonne heure en avance sur ton horaire, tu vas quand même finir ta run du matin à la course comme une championne.

Le matin, chez vous, ça rentre dedans. Alors que tu t’élances à grands coups de pantoufles vers ta cafetière qui produira ni plus ni moins l’essence de ta résistance à l’heure et demie qui s’en vient, ta progéniture, qui n’a pas besoin de plus d’un quart de seconde pour être au sommet de sa forme, se court déjà après dans le salon à grand coup de je-vais-t’attraper-gros-caca-qui-pue. L’espace d’un court instant, tu reviens dix ans en arrière dans le temps que t’étais une jeune fille célibataire qui se levait à dix heures dans le silence absolu chaque jour et une larme s’échappe discrètement de ton œil qui saute.

S’ensuit le calvaire du déjeuner passant par l’hésitation sans fin du choix de chacun. Toast, céréales, croissant, yogourt. La vie est faite de choix cruels et toute décision semble vraisemblablement irréversible et impossible à prendre sans une réflexion profonde à coups de «Eeeuh, je sais pas. » et de « Ah je vais prendre une toast, ah non des céréales, ah non je sais plus ». Il est 5h45.

Prends bien garde à ce que la teinte de tes toasts ne dépasse pas la coloration Miel Doré #2, que le yogourt aux fraises soit servi dans un bol bleu et laisse ta progéniture acquérir l’autonomie de ses grands jours en renversant les trois-quarts de la boite de céréales et la moitié de la pinte de lait sur le plancher. De toute façon, tu n’as plus rien à perdre. Ta patience a pris le large pendant que tu faisais les lunchs de tout ce beau monde en torchant le splash de yogourt en provenance dudit plat bleu du plus jeune tout en recevant un dégât de jus sur la tête s’étant échappé par la craque de la table. Il est 6h30.

Une fois le déjeuner derrière toi, tu presses ton petit monde de venir se brosser les dents en te demandant comment ils réussissent à passer aussi peu de temps à se curer les molaires alors que la balance des choses à faire leur prend une moyenne de plus ou moins mille ans. Un coup à droite, un coup à gauche et hop, chez le dentiste pour cause de négligence criante. Mais entre deux maux, tu choisis le moindre. T’es en retard. Les dents de lait ça tombe de toute façon. Il est 6h32.

C’est à coups d’envoye-go-on-est-en-retard que les enfants se vêtissent de leurs plus beaux atours préalablement sélectionnés pendant vingt minutes dans toute leur indépendance. Se faisant, le ligné et le picoté se marient à merveille, rien de tel qu’un bas vert remonté jusqu’au genoux et un bas gris qui frôle la cheville et une manche longue s’avère une tenue on ne peut plus appropriée quand il fait vingt-huit dehors à l’ombre. Sauf que tu as abandonné cette bataille-là depuis un gros six mois. Et qu’il est 7h14.

Selon tes calculs, dans exactement seize minutes tout le monde doit être attaché dans le char, la fly remontée, casquettes en tête, lunchs et sacs à dos cordés dans le coffre, prêts à partir. Dans le meilleur des mondes, avec les mains et le bec propres, et pas de slice de confiture ou autre substance inconnue sur le gilet.

Seize minutes pour attacher ses souliers, embarquer dans le char et boucler sa ceinture, c’est plus que suffisant, non ? Non. Parce que ta progéniture peut le faire-tout-seul. En plus ou moins trente minutes.

7h43, te v’là partie. Pas de chance, sortie barrée, détour par le grand boulevard rempli de parents aussi pressés et de bonne humeur que ta petite personne en train de fondre dans une flaque de gros nerfs.

Bonne semaine là !

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Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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2 Comments

  • J’ai adoré votre article ç une copie conforme à chez nous avec mes 5 cocos de 2 à 11 ans .. Avec des parents qui travaillent à temps plein !!! D’ailleurs, j’aime vraiment tous vos articles !!! Ç tres réel et on se sent moins seule et comprise !!! Bravo encore !! ????????

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