cours prénataux ésotérique

Les cours prénataux ésotériques

cours prénataux ésotérique Par Pervisha Khan (Khanumsays) (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

Les cours prénataux, t’es contente de les suivre pour ton premier bébé car tu ne sais pas ce qui s’en vient. Tu veux savoir tu vas avoir mal où et comment fort, comment ça se ferme une poussette, si tu vas être nu-fesse devant tout le monde à l’hôpital, comment se déroule l’accouchement pis comment s’occuper du bébé les premiers jours (on dit que ça contient plus d’étapes que de garder un Tamagotchi en vie). Bref, tout ce qui vient d’être énuméré a des chances de ne pas être traité dans certaines régions. Ça se peut que tu parles d’allaitement neuf cours sur dix pis qu’on te réserve une petite surprise pour le dernier cours. Ouais, ça se peut qu’on propose à ton p’tit couple de parents en devenir un séance de visualisation. Oui oui. Tu vas te mettre à la place du bébé dans ton gros bedon pis tu vas t’imaginer ce qu’il pense et comment il perçoit son univers.

C’est clair que tu-suite là, quand t’es quelqu’un de terre à terre et pragmatique et que tu ne vois pas ta grossesse comme d’la grosse barbe à papa dans un univers de calinours, tu fais comme : « Qu’est c’est ça ?! »

L’intervenante demande à tout son beau monde de se coucher sur les p’tits tapis par terre (qui changent rien pantoute à l’inconfort, en plus de renforcer ton look “serpent qui vient d’avaler un siffleux”), de respirer et d’expirer en laissant la poitrine tomber librement, sans retenue – hiiii torvisse, j’enlèverai pas ma brassière ici certain pour me ramasser les floaters de chaque bord des bras juste pour me “libérer”. Elle commence à te lire un texte spécialement choisi, en te demandant de fermer les yeux.

Bonjour maman, c’est moi qui suis dans ton ventre, écoute-moi
Heille, reste poli.

Dans ton ventre, je vois la vie comme un million d’étoiles dans une galaxie.
Maudit Gaviscon, pis y disent que c’est safe pour les bébés.

Je t’entends parler, ce son est si doux à mes oreilles.
Woups, j’espère que tu ne parles pas du bout où je me suis fait couper par un autre char hier.

Je me fais bercer doucement en toi, avec cette belle chaleur qui m’entoure.
S’cuse, j’ai mangé des tacos.

Je sens tes vibrations d’amour, dans mon nid utérin.
Pareil comme en bicycle sur le chemin de garnotte 3/4 pour aller au chalet de mononcle Odilon.

Maman, imagine-moi enveloppé dans un faisceau de lumière, c’est l’amour que tu me portes.
Une lampe frontale, ça fait-tu pareil?

Je sens mon petit coeur s’illuminer dans ce nid de lumière. Je sens la paix et l’harmonie
Chanceux, ici, on sent juste le couple à côté qui se sont fait une fiesta d’ail pour souper avant de venir.

Je nous imagine main dans la main avec toute la force créatrice de la nature, en route vers la naissance.
Enfarge-toi pas dans les racines en chemin, pis regarde où tu vas.

Après ce rituel d’une vingtaine de minutes, l’intervenante rouvre les lumières. Tout le monde se relève, les femmes avec toute la grâce d’une grand-mère qui essaye de se sortir toute seule d’un pouf de bines à terre. Pis là, y’a des femmes qui regardent tendrement le papa; y’ont eu l’air de connecter solide. Toi, t’es là avec ton chum, pis ta connexion, c’est vos deux mains qui se serrent tellement fort pour ne pas éclater de rire avant d’être rendus dans l’auto.

L’intervenante demande de poser les mains sur le bedon. Elle dit d’écouter comment réagit le bébé à cette séance. Tu la regardes, incrédule, pis t’as juste le goût de lui dire que tu n’entends pas super bien, que c’est sûrement un problème d’interception qui vient du spaghatt que t’as mangé avant de partir.

D’un autre côté, ça peut être pratique pour plus tard, quand ton enfant te dira que tu veux jamais rien pis que t’es plate. Tu pourras lui dire que c’est un peu de sa faute, que c’est ça que tu avais compris de ta communication quand il était dans ton ventre, pis y’avait ‘inque à être plus clair.

Isabelle Martineau

      ISABELLE MARTINEAU

Isabelle Martineau

Je suis la maman co-parentale d’une belle grande fille de dix ans qui a compris sur le tard comment l’abeille cruise le chou. J’ai passé une bonne partie de ma vie sur les bancs d’école - faut les mettre à quelque part ces restants de Juicy Fruit-là. Je me promène entre la recherche scientifique et l’administration et entre les deux, je demeure à Québec dans ma première très humble et petite maison. J’attends impatiemment l’adolescence pour débattre, tourner les crises en beaux fous rires et sacrer les p’tits garçons en bas de la galerie.

Plus d'articles

Post navigation

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *